Le tissu économique et industriel du Cameroun est grippé, notamment à cause de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) qui sévit dans le pays. C'est du moins ce qui ressort du rapport d'enquête du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) sur l'impact du Covid-19 sur les entreprises locales publié le week-end dernier.
«Il en ressort globalement que 92% des unités de production de notre pays sont aujourd'hui négativement impactées par le virus et, plus grave, plus de la moitié d'entre elles (52%), dont particulièrement les PME, sont sévèrement affectées.
Elles enregistrent d'importantes pertes de chiffres d'affaires et des difficultés croissantes de trésorerie sont déjà observées», indique le président du Gicam, Célestin Tawamba. Selon le patronat, les secteurs les plus touchés sont l’hôtellerie (un célèbre groupe hôtelier local a du reste fermé ses établissements), la restauration, le tourisme, l’événementiel, le transport, l'artisanat, le commerce et la distribution.
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«Toutefois, malgré des pertes d'activités et de revenus qui s'accroissent chaque jour davantage, beaucoup d'entreprises, dans un sursaut de citoyenneté, ont jusqu'ici opté de ne pas licencier mais de prendre des mesures de sauvegarde transitoires comme les mises en congés partiel, la réduction des horaires de travail ou encore le chômage technique», ajoute le Gicam.
Cependant, le patronat local précise que si 43% des entreprises ont eu recours à des mises en chômage partiel, 53% d'entre elles annoncent qu'elles ne pourront pas tenir si la crise se prolonge, en l'absence des mesures de soutien attendues.
Aussi, le Gicam en appelle-t-il aux pouvoirs publics «pour qu'ils prennent en toute urgence des mesures puissantes à la hauteur des enjeux afin d'éviter qu'à la crise sanitaire ne puisse s'installer une crise économique et sociale encore plus difficile».
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Le mois dernier, le Gicam avait transis au gouvernement des propositions afin de soutenir les entreprises en difficulté du fait de la pandémie du coronavirus. Entre autres, au plan fiscal, la suspension des contrôles fiscaux, le gel des redressements fiscaux en cours, le report du paiement de certaines redevance.
Au plan douanier, l’assouplissement des mesures des contrôles des navires pour les secteurs stratégiques et les produits sensibles; la suppression, durant la période de crise, des surestaries et des frais de stationnement liés aux opérations de dédouanement. Aux plans monétaire et financier, l’activation des leviers monétaires pour approvisionner le système bancaire en liquidités.
Ce, à travers notamment la facilitation de l’accès des banques au marché monétaire par la baisse de ses taux d’intérêts et l'augmentation des plafonds de refinancement ; l’accompagnement des banques et établissements financiers dans l’octroi des crédits de trésoreries aux entreprises; le gel, par voie réglementaire, des échéanciers de remboursement de crédits et de leasing des entreprises, etc.
