Cameroun: le coronavirus a entraîné la dégradation du niveau de vie de près de deux tiers des ménages

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Le 14/06/2020 à 12h59

Cette évaluation est le résultat d'une étude menée par l'Institut national de la statistique, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). L'étude confirme également l'impact négatif de la pandémie de Covid-19 sur les PME camerounaises.

Les restrictions prises par le gouvernement dans le cadre de la riposte contre la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) ont créé des bouleversements notables sur le mode de vie des ménages camerounais. C’est ce qui ressort notamment de l’enquête menée par l’Institut national de la statistique (INS), en partenariat avec le PNUD, institution du système de l'ONU. 

Cette enquête, conduite en partenariat avec les experts du PNUD, a abouti à un rapport publié début juin 2020, qui révèle qu’en grande majorité (à raison de 78% du panel interrogé), les ménages sont «inquiets, voire très inquiets de cette maladie».

De même, la pandémie a entraîné des bouleversements dans le mode de vie de 80% d’entre eux, à travers notamment la réduction des fréquences de sortie de son domicile aussi bien pour les courses, les loisirs, le culte, les obsèques ou les manifestations que la modification des fréquences journalières des repas, etc.

«En ce qui concerne l’impact de cette pandémie sur les ménages, on note que près de 62,7% {des personnes interrogées pour cette enquête, Ndlr} déclarent connaître une dégradation de leur niveau de vie. Par ailleurs, bien que la grande majorité des personnes enquêtées n’ait pas perdu leur emploi, l’on relève tout de même qu’ils connaissent dans l’ensemble un ralentissement de leur activité (74%) et une baisse de leur revenu (65%)», peut-on lire dans le document.

En outre, la pandémie a entraîné la dégradation du niveau de vie de 60% de personnes. Cette dégradation est plus accentuée chez les très pauvres (79%), dans la région du Nord-Ouest (78%), du Sud-Ouest (77%) et à Douala (72%), ainsi que dans le Littoral.

Dans le même ordre d’idées, 82% des personnes se plaignent de la hausse des prix.

Dans l’ensemble, 43% de la population éprouve des difficultés à accéder aux produits alimentaires et aux services de restauration, et 40% aux services de transport en commun. Parmi les recommandations émises dans ce rapport, celle de ménages qui suggèrent des mesures d’aide aux plus pauvres.

«Aider les plus pauvres soit en leur distribuant des produits de nettoyage et de désinfection des mains (97%), soit en leur distribuant des masques/cache-nez (94%); mettre à la disposition de la population des produits alimentaires de première nécessité à moindre coût (89%), ainsi que baisser les prix du pétrole et des carburants pendant la période de restrictions (81%) sont les principales suggestions émises par les personnes enquêtées», indique ce rapport dans ses recommandations finales. 

Enfin, cette étude de l’INS confirme l’impact négatif de la pandémie de Covid-19 sur les PME camerounaises, tel que cela a pu être révélé dans une précédente étude effectuée par le Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM), la confédération patronale du pays. 

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 14/06/2020 à 12h59