Égypte: les réserves en devises toujours au-dessus des 40 milliards de dollars, malgré les effets de la pandémie

DR

Le 05/10/2021 à 16h28, mis à jour le 05/10/2021 à 16h30

Les réserves de change de l’Egypte demeurent encore solides, en dépit des impacts de la pandémie de Covid-19 sur certains secteurs stratégiques, dont le tourisme. La bonne résilience des réserves en devises du pays s’explique par le bon comportement de certaines activités.

Les réserves en devises de l’Egypte continue de se stabiliser au-dessus de la barre des 40 milliards de dollars en ressortant à 40,825 milliards, selon les données de la Banque centrale d’Egypte (CBE), à fin septembre 2021. Ces réserves comprennent le dollar américain, l’euro, le dollar australien, le yen japonais, le yuan chinois et l’or.

Rappelons qu’après avoir atteint 45,5 milliards de dollars à fin 2019, les avoirs en devises avaient fortement chuté au début de la pandémie en s’établissant à 40 milliards de dollars à fin mars 2020, à cause de l’arrêt du secteur du tourisme, du ralentissement de l’économie mondiale, de la baisse du trafic maritime au niveau du canal de Suez et du quasi arrêt des investissements directs étrangers (IDE). Depuis, le niveau des réserves est resté stable en se maintenant au-dessus de la barre des 40 milliards de dollars.

Après cette période, l’économie égyptienne a affiché une forte résilience figurant parmi les rares économies africaines à afficher une croissance positive en 2020.

Et la résilience des réserves en devises s’explique par les bonnes performances des secteurs exportateurs avec des revenus qui se sont établis à 21,15 milliards de dollars, en forte hausse par rapport à l’exercice 2020, marquée par un net ralentissement de l’économie mondiale et de la demande adressée à l’Egypte qui exporte des hydrocarbures, des minerais, des métaux, de l’engrais, du plastiques, des produits électriques et électroniques…

De même, il y a l’excellente évolution des transferts d’argent de la diaspora égyptienne qui ont augmenté de 13% (+3,3 milliards de dollars) durant les 11 premiers mois de l’exercice 2020-2021 pour atteindre un niveau record de 28,5 milliards de dollars.

Il y a aussi le bon comportement des recettes en devises générées par le canal de Suez qui se sont établies à 4,1 milliards de dollars, au terme des 8 premiers mois de l’année, en hausse de 12,02%, grâce à un trafic en augmentation de 11%, par rapport à la même période de l’année dernière. Le canal de Suez consolide sa 4e position de rente en devises, derrière les transferts de la diaspora égyptienne, les recettes d’exportation, les revenus touristiques et les investissements directs étrangers.

Ces bonnes évolutions des transferts de la diaspora et des recettes générées par le canal de Suez ont permis de compenser les replis des investissements directs étrangers (IDE) et des recettes touristiques très impactés par la crise de la pandémie de Covid-19.

La principale fonction des réserves de change est de permettre le paiement des importations des biens et services, de rembourser le service de la dette extérieure et de faire face aux crises économiques.

A ce titre, il faut rappeler que face à la crise sanitaire et ses impacts sur l’économie égyptienne, la CBE avait annoncé utiliser les réserves de change pour couvrir les besoins en devises du marché égyptien.

Par Moussa Diop
Le 05/10/2021 à 16h28, mis à jour le 05/10/2021 à 16h30