L’Egypte déroule son programme visant à devenir un couloir d’énergie verte et un centre d’interconnexion électrique entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. A ce titre, l’Egyptian Electricity Transmission Company (EETC) et la Saudi Electricity Company ont signé des contrats pour la mise en œuvre de stations de transformation, de câbles et de lignes aériennes pour le projet d’interconnexion électrique entre les deux pays.
Des contrats ont également été signés avec le consortium ABB-Orascom pour la réalisation de 2 stations de transformation sur le territoire égyptien, le consortium China Power, Giza Cables et Xian Electrical Engineering pour la mise en place des lignes électriques aériennes et avec la société Prisman pour la réalisation du câble sous-marin d’interconnexion électrique entre l’Egypte et l’Arabie saoudite.
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Ce projet va nécessiter un investissement estimé à 1,8 milliard de dollars, contre 1,6 milliard de dollars projeté auparavant.
Une fois totalement achevée, cette ligne d’interconnexion électrique maritime entre l’Arabie saoudite et l’Egypte disposera d’une capacité de 3.000 MW. Et la première phase du projet devrait être livrée en 2024.
Avec cette interconnexion, l’Egypte bénéficiera de l’électricité excédentaire produite en Arabie saoudite à un coût compétitif. Mieux, avec cette ligne d’interconnexion maritime et les nombreux projets électriques en cours de réalisation, notamment dans des projets de production d’énergie propre, l’Egypte pourra exporter son excédent électrique vers les pays européens avec la réalisation programmée d’un câble électrique maritime avec la Grèce et vers des pays africains déficitaires, notamment le Soudan et Djibouti.
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En clair, cette liaison électrique maritime va donc renforcer la durabilité de l’approvisionnement en électricité de l’Egypte et accroître sa connectivité avec les pays voisins aussi bien d’Afrique, du Moyen-Orient que d’Europe.
Rappelons que l’Egypte et la Grèce projettent la construction d’une interconnexion électrique sous-marine de 2.000 MW. L’objectif est d’acheminer les énergies renouvelables produites en Afrique vers l’Europe. Un protocole d’accord est en cours de négociation entre l’opérateur indépendant de transport d’électricité Admie, gestionnaire du réseau de transport électrique grec, et son homologue égyptien EETC.
De même, il est aussi prévu de relier l’Egypte à Chypre dans le cadre de ce projet visant à connecter le pays des pharaons aux réseaux européens à travers des câbles électriques.
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La réalisation de ces câbles électriques maritimes reliant les trois pays -Egypte, Grèce et Chypre- sur une longueur de 1.707 km devrait nécessiter un investissement global de 4 milliards de dollars.
Ces interconnexions visent à acheminer l’électricité renouvelable produite en Afrique du Nord où d’importantes capacités de production d’énergie verte sont programmées (solaire, éolien, hydrogène vert…). De même, la production d’électricité égyptienne ne cesse de croître grâce aux découvertes d’importants gisements gaziers en Méditerranée qui ont fait bondir le pays au 13e rang mondial des producteurs de gaz du monde.
A travers ces câbles électriques maritimes, l’Egypte affiche son ambition de devenir un hub énergétique régional et un couloir d’énergie verte. Le pays est déjà relié par des connexions électriques avec la Jordanie et le Soudan.
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L’Egypte n’est pas la seule engagée dans ces projets entre l’Afrique du Nord et les pays européens. La Tunisie, l’Algérie et le Maroc envisagent aussi des liaisons avec le vieux continent pour l’acheminement d’électricité verte vers l’Europe. La Tunisie et l’Italie prévoient une interconnexion électrique maritime de 600 MW pour relier les réseaux électriques des deux pays.
L’Algérie aussi prévoit d’installer un câble sous-marin d’interconnexion électrique avec l’Italie et l’Espagne. Quant au Maroc, unique pays d’Afrique du Nord relié au réseau électrique européen via une un câble électrique qui le relie à l’Espagne, il est question de nouveaux projets plus ambitieux devant le relier au Portugal et au Royaume-Uni.