Dans une petite boutique située à Karpala (Est de la capitale), Sadia condiments affiche une volonté claire de changer les habitudes de consommation des Burkinabè. Depuis quelques mois, elle s’est lancée dans la vente de condiments prêts à la cuisson. Aubergines, tomates, oignons, courgettes, feuilles, bref, un peu de tout pour réussir sa cuisine.
«Sadia condiments est une boutique de vente de condiments. Tout ce qu’il faut pour la cuisine, pour concocter différents types de repas. La particularité de Sadia condiments, c’est la composition des kits», fait remarquer la promotrice Sadia Compaoré.
Et en parlant de kit, c’est justement l’essentiel des condiments frais qui pourraient composer une recette donnée. Le tout est soigneusement découpé, suivant un protocole d’hygiène.
«Je vais prendre un exemple. Mon kit "sauce arachide", c’est tout ce qui rentre dans la préparation de la sauce. De la pâte de tomate jusqu’aux épices. Nous avons aussi du poisson, du poulet… c’est au choix», explique-t-elle.
Pour stimuler la curiosité de sa clientèle, Sadia s’approvisionne dans les périphéries. Une idée géniale pour Pamela, une des habituées de la boutique.
«Je n’ai pas le temps. Je suis des cours et je finis vers 18h30… Pourtant, la boutique ferme souvent à 22 heures. Je passe chercher ma commande et je pars préparer», avance Pamela Tapsoba, une cliente.
En plus des condiments frais, Sadia condiments propose aussi des épices. Certaines sont localement transformées.
«La majorité des clients sont les femmes fonctionnaires. Parce que la majorité descend un peu tard. Plus le temps de passer au marché car il ferme habituellement à 17 heures… plus le temps de s’arrêter et de découper les légumes», explique Sadia Compaoré. Un bon prétexte aussi pour sa clientèle.
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«D’autres quittent le bureau à 18h, donc ils n’ont pas le temps d’aller au marché. Ils peuvent faire leurs achats ici. C’est une bonne initiative. Je l’encourage», laisse entendre Pamela.
Pour un début, environ dix à quinze kits sortent en moyenne quotidiennement de la boutique. Les prix varient selon les repas, soit de 1.500 à 2.000 fcfa.
«Dans les années à venir, je vois ma boutique dans un immeuble ou j’emploierai au moins une cinquantaine d'employés pour la préparation uniquement des kits de repas. Parce qu’avec le temps, je pense intégrer les mets étrangers», se permet-elle de rêver.
Malgré son jeune âge, elle ne tarit pas de conseils pour ceux qui, comme elle, souhaitent entreprendre dans ce domaine. «Je leur dirai de ne pas avoir peur, de ne pas hésiter et de s’y lancer. Ça peut tout de suite marcher ou pas. Mais l’important c’est de savoir se relever en cas de chute», conseille Sadia.
Sadia Compaoré est titulaire d’un diplôme en Transit-transport. Elle cumule à son initiative le poste de commerciale au sein d’une société de technologie de la place.