Presque une décennie après son lancement, le Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) pourrait entamer sa production d’électricité. En effet, suite au second remplissage du réservoir, en juillet dernier, Addis-Abeba devrait entamer les essais de production d’électricité des deux premières turbines du barrage.
Si les résultats de ces tests s’avèrent positifs, l’Ethiopie pourra entamer la production d’électricité de son barrage, du moins pour les deux premières turbines installées dont la production attendue est d’une capacité totale de 700 MW.
En effet, avec une capacité installée de 4.200 MW, l'Ethiopie devrait voir sa capacité de production électrique plus que doubler une fois que le barrage sera totalement opérationnel. Ce qui nécessitera encore quelques années, le temps de remplir son énorme réservoir de 74 milliards de mètres cubes.
En effet, le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique vise surtout à fournir à l’Ethiopie de l’électricité dont le pays est très déficitaire avec un taux d’électrification d’environ seulement 60%.
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Rappelons que le barrage de la Renaissance, dont les travaux ont été entamés en avril 2011 et qui va nécessiter un investissement de plus de 4,5 milliards de dollars, est toujours en cours de construction. Une fois entièrement finalisé et le réservoir rempli, ce barrage devrait théoriquement disposer d’une capacité de production de 5.250 MW, après une révision à la baisse puisqu'elle était estimée à 6.450 MW. Mais de quoi satisfaire une partie de la demande intérieure éthiopienne et d’exporter le reste vers les pays frontalier dont Djibouti, l'Erythrée, le Soudan et le Soudan du Sud.
Reste que le différend avec l’Egypte, et dans une moindre mesure avec le Soudan, est loin d’être résolu. Les deux pays situés en aval craignent logiquement la baisse du flux du fleuve Nil à l’occasion du remplissage du réservoir géant du grand barrage de 74 milliards de mètres cubes d’eau, soit 1,65 fois la capacité du réservoir du barrage chinois des Trois-Gorges (45,3 milliards de mètres cubes), le plus grand barrage hydroélectrique du monde avec une capacité de 22.500 MW.
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Les craintes égyptiennes sont justifiées en ce sens que le pays des pharaons dépend à hauteur de 97% de ses besoins en eau du Nil. Or, cet eau vient, à hauteur de 85%, du Nil bleu, l’un des affluents du Nil qui prend sa source au lac Tana, sur les plateaux d’Ethiopie et sur lequel est construit le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne. Craignant une chute du débit du fleuve Nil, l’Egypte souhaite que l’Ethiopie étale le remplissage du réservoir sur 15 ans, alors que l’Ethiopie table sur un remplissage rapide du barrage en 7 ans au maximum afin d'utiliser toute la capacité du barrage au terme de la 7e année. Une option qui requiert une importante retenue d’eau annuellement, ce qui risque d’affecter le débit du fleuve Nil.
Après plusieurs négociations qui se sont soldées par des échecs, le différend a été porté par l’Egypte devant le Conseil de sécurité de l’ONU afin qu’une solution équitable et durable soit trouvée et éviter à la région l’escalade militaire. L’Egypte souhaite que le prochain président de l’Union africaine, Macky Sall du Sénégal, fasse du différend sur le barrage de la Renaissance une de ses priorités.