Le Burkina Faso non plus n’a pas échappé aux conséquences de la hausse mondiale des prix des denrées alimentaires. Une augmentation de plus de 10% de l’indice des prix en une année, selon notre confrère L'Économiste du Faso, inflation jugée spectaculaire qui touche, en plus les boissons, les matériaux de construction et bien d’autres articles.
«Pas d’emploi, pas de sécurité, de plus la vie est chère. Nous sommes inquiets. Car le bol de maïs coûte aujourd’hui 750 fcfa. Le riz non plus n’est pas accessible. C’est vraiment difficile», déplore Salfo Compaoré, un citoyen.
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Pour beaucoup d’observateurs, cette situation s'explique en partie par l’insécurité qui touche le pays depuis maintenant plusieurs années mais aussi par la mauvaise pluviométrie et bien évidemment les revers de la récente crise en Ukraine.
«La situation est critique. Espérons que ça ira mieux. Avec les troubles sociaux…la crise, les terroristes sont en train de semer la pagaille», alerte Seydou Ouédraogo, employé de commerce.
«Nous pensons que la situation est liée à la crise sécuritaire. Je le dis parce qu’il est de plus en plus difficile de pouvoir nous ravitailler en province», partage Hamado Ouédraogo, un citoyen.
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A titre d’illustration, pour le seul mois de février 2022, la tonne de sucre est passée à 760.000 fcfa contre 690.000 fcfa précédemment. Le sac de riz de 50 kg coûte 20.000 fcfa ou plus au lieu de 17.000 et le bidon d’huile de 20 L, 21.000 fcfa contre 19.000, il y a à peine quelques mois.
«Aujourd’hui on n'est jamais sûr de revenir sain et sauf d’un voyage. Et même quand on fait l’effort d’y aller, on a très peu de chance de revenir à bonne date. Les routes sont fréquemment bloquées par les terroristes», fait remarquer Mahamadi Soré, un autre commerçant.
Et malgré les contrôles et les mesures prises par les autorités en vue de minimiser l'impact de la crise sur les coûts des denrées de premières nécessité, la réalité est encore palpable. Les prix ne cessent d’augmenter.
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«Seuls les politiques ont la solution à cette crise. S’ils parviennent à s’entendre au sommet, il se pourrait qu’on revienne aux anciens tarifs. Ce sera un grand soulagement pour les populations», estime Hamado Ouédraogo.
«Espérons que la situation va évoluer positivement. Avec l'aide de Dieu, les nouvelles autorités pourront certainement changer la donne. Mais présentement, on ne sait pas à quel saint se vouer», laisse entendre Seydou Ouédraogo.
En attendant de voir de nouvelles mesures de substitution face à la crise, les Burkinabè observent pour l'heure les cours des denrées. Ils espèrent que de nouvelles crises ne viennent pas les affecter.