Cameroun: la hausse vertigineuse du prix de la viande de bœuf trouble les consommateurs

VidéoLes ménages camerounais ne supportent pas les nouveaux prix du kilogramme de viande du bœuf et ce, malgré les explications des commerçants qui rejettent le tort sur l’éloignement des zones d’approvisionnement.

Le 24/04/2022 à 13h32, mis à jour le 24/04/2022 à 13h47

Les Camerounais sont actuellement confrontés à la hausse du prix des produits de première nécessité. Que ce soit l’huile végétale, le savon, du sucre, le poisson, le sel ou tout autre produit de consommation de masse, leurs prix ont connu une certaine augmentation. Les pouvoirs publics et certains économistes soutiennent qu’il s’agit là de l’impact négatif de la guerre qui sévit actuellement en Ukraine. Une situation qui perturbait déjà le quotidien de tous les citoyens. Mais en plus de tous ces produits, c'est à présent la viande du bœuf qui est touchée par une hausse de prix vertigineuse.

Les ménagères achetaient il y a quelques temps un kilogramme de viande sans os à 2.200 FCFA et avec os à 1.800 FCFA. Actuellement ces prix sont passés respectivement à 3.000 FCFA voire 3.500 et 2.500 FCFA malgré les conditions difficiles dans lesquelles vivent déjà les Camerounais.

En descendant dans les marchés pour s’enquérir des raisons de cette augmentation, il ressort que la sécheresse, qui sévit actuellement dans les régions septentrionales du pays, a amené plusieurs éleveurs à partir ailleurs, en quête de meilleurs pâturages pour nourrir le bétail. Malheureusement, ces déplacements sur de longues distances les ont conduit à s'éloigner des lieux de ventes. Les commerçants voient donc les coûts de transport multipliés par 2 ou 3 pour ravitailler les autres parties du Cameroun.

Une autre source soutient que le pays est régulièrement dans l’incapacité de couvrir l’ensemble de son territoire en offre de viande de bœuf et a donc généralement recours aux pays voisins tels que le Tchad, la République centrafricaine et le Nigéria. Là encore, de longs trajets qui induisent l’augmentation des prix finaux suivant le coût du transport et de nombreuses autres tracasseries dont sont victimes les transporteurs sur les corridors Douala-Bangui et Douala-N’djaména.

Entre-temps, les consommateurs de cette viande n'ont d'autres choix que de réduire drastiquement leur consommation, les prix étant devenus insupportables. Le ministère du Commerce multiplie des stratégies, mais qui restent lettre morte.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 24/04/2022 à 13h32, mis à jour le 24/04/2022 à 13h47