C’est le sujet d’échanges depuis quelque temps dans les rues des grandes villes et autres lieux de rencontre à travers le pays. On l'évoque dans les bars, les taxis, les stades, bref dans tous les endroits ouverts au public. Le panier de la ménagère s'est allégé de manière drastique depuis que la CAN est terminée, parce que les chefs de famille n'arrivent plus à le remplir à cause des prix en forte hausse.
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«Nous étions, il y a moins de deux mois à trois repas par jour, subitement tout a changé sur le marché. Même le prix du sel a augmenté passant de 2500 fcfa le sac à 4300 fcfa par endroits. Je ne sais plus quoi faire». Nous l’a dit une dame que nous avons rencontrée dans un quartier de la ville de Yaoundé. Et une autre de renchérir qu’«avant j’achetais un kilogramme de riz (long drains) à 400 fcfa, je l’achète actuellement à 500 fcfa. Pareil pour la bouteille d’huile végétale d'un litre que je prenais à 1100 fcfa, elle coûte en ce moment 1500 fcfa. Je peux vous donner plusieurs exemples dans ce sens. Le pire est que le gouvernement ne nous dit absolument rien et la situation nous dérange déjà».
Certains Camerounais pensent néanmoins que cette augmentation des prix des produits de première nécessité est due entre autres à la guerre qui sévit dans la partie anglophone du pays depuis près de 5 ans, aux exactions de la secte terroriste Boko Haram dans la partie septentrionale du Cameroun et surtout aux multiples dépenses effectuées par le pays dans le cadre des préparatifs de la récente Coupe d’Afrique des nations de football organisée en terre camerounaise. La situation qui prévaut aussi en Ukraine en ce moment est également pointée du doigt puisque le Cameroun importe plusieurs produits qui viennent des pays occidentaux.
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Il devient alors impératif pour le gouvernement de trouver des solutions à court et à long terme pour sortir les ménages de cette impasse. Des solutions qui vont de la subvention des importations de ces produits à la mise sur pied d’une politique globale de promotion de l’agriculture locale en passant par l’industrialisation du secteur agropastoral.