Le Nigeria, premier producteur africain de pétrole, n’arrive pas à sortir de la crise des carburants dans laquelle elle est empêtrée depuis le début de l’année. Après les ménages et les automobilistes, ce sont les compagnies aériennes qui font de plus en plus face à l’envolée inquiétante du prix du kérosène de type JetA1.
En effet, celui-ci est passé de 190 nairas à 700 nairas, soit une hausse de 268,5% depuis le début de l’année. Conséquence de cette forte hausse, le carburant, qui représentait habituellement autour de 40% des coûts d’exploitation des compagnies aériennes nigérianes, pèse désormais 95%.
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Ainsi, des compagnies comme United Nigeria Airlines, Ibom Air, AeroContractors, Azman Air, Air Peace, Arik Air, etc. ont menacé, pour la seconde, fois de cesser leurs activités, étant dans l’incapacité de continuer à pomper dans leurs trésoreries pour faire voler leurs avions.
Afin de ne pas faire voler leurs appareils à perte, les compagnies sont obligées de répercuter le coût du kérosène sur les voyageurs en fixant les tarifs à des niveaux qui dépassent le pouvoir d’achat des Nigérians déjà échaudés par la crise économique que traverse le pays, à son tour aggravée par la crise sanitaire des deux dernières années.
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Bien qu'il soit le premier producteur de pétrole du continent, le Nigéria ne dispose pas actuellement de raffineries pour transformer sa production de brut en carburants. Le pays importe donc la quasi-totalité des carburants, dont le kérosène. Et à cause de la flambée des cours du baril sur le marché mondial dans le sillage de la guerre Russie-Ukraine, celui du kérosène a aussi flambé et des pénuries sont même constatées dans certains aéroports africains.