Depuis mi-avril, six gisements et terminaux pétroliers majeurs avaient été fermés par des groupes proches du camp de l'Est, qui réclamaient notamment une «répartition équitable» des recettes pétrolières.
La production, dont l'essentiel est exporté, a chuté à moins de 400.000 barils par jour contre environ 1 million en mars.
«Le nouveau conseil d'administration de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) s'étant engagé à satisfaire toutes nos demandes, notamment une répartition équitable des revenus pétroliers, (...) nous avons décidé de rouvrir les champs et terminaux, les autorisant à reprendre la production et l'exportation», ont annoncé à Benghazi des membres de ces groupes en présence du nouveau patron de la NOC, Farhat Bengdara.
Bengdara, un banquier nommé par décret du chef du gouvernement de Tripoli (ouest), Abdelhamid Dbeibah, a pris ses fonctions jeudi mais son prédécesseur, Mustafa Sanalla, en poste depuis huit ans, a contesté publiquement son limogeage.
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«La NOC déclare la levée de la force majeure sur tous les gisements et les ports pétrolier libyens à partir du vendredi 15 juillet», a annoncé dans la foulée Bengdara, qui se trouvait lui aussi à Benghazi, donnant le feu vert au retour des activités sur ces sites.
L'«état de force majeure» permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole.
Dotée des réserves les plus abondantes d'Afrique, la Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et secouée par des divisions entre l'est et l'ouest du pays.
Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars: l'un basé à Tripoli (ouest) dirigé par Dbeibah depuis 2021 et un autre conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est.
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Selon plusieurs analystes, le déblocage de la production est le fruit d'un accord de circonstances entre Dbeibah et Haftar qui a vu comme préalable le limogeage de Sanalla, un technocrate respecté de la communauté internationale.
Selon des sources diplomatiques occidentales, l'arrangement prévoit la réouverture des installations par Haftar, en contre partie de quoi Dbeibah s'engage à lui verser une quote-part des revenus pétroliers.
Le nouveau patron de la NOC est réputé proche des Emirats arabes unis, qui soutiennent le camp de l'Est.