Le Club Afrique Développement du groupe Attijariwafa bank et le Crédit du Congo organisent du jeudi 29 au vendredi 30 septembre 2022, une mission multisectorielle en République du Congo autour du thème «PND 2022-2026, un vivier d’opportunités et de création de valeurs: focus sur l’agro-industrie». Au programme: un forum d'affaires, des rencontres B to B et B to G, ainsi que des visites de sites et de projets.
Le forum d'affaires a démarré ce jeudi matin avec des invités de premier plan, dont des ministres, des responsables d'agences publiques, des investisseurs nationaux et internationaux, des opérateurs économiques et des représentants d’institutions internationales. Elle permettra aux participants de s'informer sur le Plan national de développement (PND) 2022-2026, d'un coût global estimé à 9.000 milliards de francs CFA, soit 13,72 milliards de dollars, via des échanges sur les 200 projets de la banque d’investissement dudit plan.
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Cette mission multisectorielle intervient dans un contexte particulier, après la crise sanitaire du Covid-19 qui a désarticulé les chaînes d’approvisionnement au niveau mondial, suivie de la guerre Russie-Ukraine qui a accentué cette situation en entrainant une flambée des cours des hydrocarbures et de nombreux produits alimentaires.
Cette situation a relancé le débat sur les politiques agricoles dans de nombreux pays africains, dont le Congo. Ce pays d'Afrique centrale importe plus de la moitié de ses produits alimentaires, avec une facture estimée annuellement à 700 milliards de francs CFA, soit un peu plus de 1 milliard de dollars, soit l’équivalent du budget de l’Etat. Et la flambée actuelle des cours va entrainer une forte hausse de cette facture. D’où l’intérêt pour le pays de s’affranchir autant que possible des importations via l'exploitation des potentialités nationales.
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Pourtant, comme l’a expliqué Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, ministre de l’Economie, du plan, de la statistique et de l’intégration régionale, le Congo dispose de potentialités agricoles énormes. Vaste de 342.000 km 2 pour une population de 5,61 millions d’habitants, le pays dispose de plus de 10 millions d’hectares de terres arables non encore exploitées et bien arrosées grâce à une bonne pluviométrie (1.300 mm en moyenne par an) et un réseau dense de fleuves et de ruisseaux.
Chose qu’a reconnue, à son tour, Paul Valentin Ngobo, ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, soulignant l’intérêt pour le Congo d’attirer des investisseurs nationaux et étrangers au niveau du secteur agro-industriel. Et pour attirer ces investisseurs, le pays, dont l'économie repose encore largement sur le secteur pétrolier, offre des incitations importantes sous forme d’exonérations fiscales et douanières et d'autres incitations visant à soutenir le secteur agricole.
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Au niveau de l’environnement des affaires, le Congo a mis en place un cadre attractif afin d’attirer les investisseurs dans le secteur agricole, pilier du PND 2022-2026. Ces atouts ont été détaillés par Patricia Mongo, directrice exécutive de l’Agence pour la promotion des investissements (API). Selon elle, les investisseurs dans le secteur agricole au sens large (agriculture, élevage, exploitation forestière) bénéficient d'avantages fiscalo-douaniers et de nombreuses incitations.
Et en plus de 5 ans d’exonération de l’impôt sur les sociétés et d’exonération sur les importations de matériels destinés à l’investissement, les exploitants agricoles bénéficient d’exonérations sur les revenus. «Une exonération qui n’est pas limitée dans le temps», a précisé Mongo. Mieux, pour les investisseurs ciblant les Zones économiques spéciales (ZES), les exonérations relatives à l’impôt sur les sociétés vont de 10 à 15 ans.
En plus des avantages fiscaux, douaniers et autres incitations accordées aux investisseurs, ces derniers bénéficient également de l’accompagnement des agences de l’Etat dédiés à l’investissement.
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Selon la directrice de l’API, ce sont ces nombreux avantages qui font que le Congo est le premier pays bénéficiaire des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique centrale, selon les données de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Avec des potentialités agricoles importantes et un cadre des affaires attractif, le Congo a les atouts pour attirer davantage d’investisseurs dans des secteurs à fort potentiel et sortir ainsi de sa dépendance du secteur pétrolier.
Par ailleurs, cette 3e mission multisectorielle du Club Afrique Développement au Congo entre, comme l’a expliqué Mouna Kadiri, directrice générale du Club, dans le cadre de l’accompagnement qu’offrent les 16 banques du groupe Attijariwafa bank aux entreprises du continent. Notons que plus de 15.000 entreprises de 40 pays africains ont bénéficié jusqu’à présent de cet accompagnement à travers 25.000 rendez-vous d’affaires structurés touchant divers secteurs d’activité, tels que l'agriculture, le BTP, l'énergie, l'agro-industrie, etc.