Le Rassemblement "exprime sa vive préoccupation face à la situation de chaos" née de la non signature des modalités d'application de l'accord signé le 31 décembre entre le pouvoir et l'opposition, dans un communiqué reçu jeudi.
Cet appel est le premier lancé par le Rassemblement après la fin des négociations de l'accord de sortie de crise. Ce regroupement "demande au peuple congolais de contribuer à la réussite de la journée ville morte sur toute l'étendue du territoire national", écrit cette coalition constituée en juillet 2016 autour d'Étienne Tshisekedi, opposant historique congolais décédé à Bruxelles le 1er février à 84 ans.
En réaction, la majorité a accusé le Rassemblement de vouloir "créer trouble et désolation" dans le pays et l'a invité "à un sursaut salutaire de patriotisme".
L'appel à la grève générale tombe alors que les élèves seront tous en vacances de Pâques dans ce pays majoritairement chrétien, ce qui, sans les allées et venues des scolaires dans les rues, devrait accentuer l'impression de "ville morte".
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L'accord de la Saint-Sylvestre prévoit le maintien au pouvoir de M. Kabila - dont le mandat s'est terminé le 20 décembre 2016 - jusqu'à l'entrée en fonction d'un successeur devant être élu lors d'une présidentielle censée avoir lieu avant fin 2017, et la formation d'un gouvernement élargi dirigé par un membre du "Rassemblement".
Trois mois après sa signature, le nouveau gouvernement n'a toujours pas été formé.
Lundi, les évêques catholiques qui assuraient la médiation entre les deux camps ont constaté "l'impasse politique (des) discussions" après un nouveau cycle de négociations infructueuses.
Selon l'épiscopat, le blocage est lié au mode de désignation du Premier ministre devant conduire la transition : le Rassemblement tient à présenter au président Kabila un seul nom pour sa nomination, alors que la majorité exige une liste de trois noms.
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Cette impasse "traduit le manque de bonne volonté politique et l'incapacité des acteurs politiques" à trouver un compromis qui tienne compte de l'intérêt supérieur de la nation et du "bien de notre peuple", estiment les évêques catholiques.
Dans un communiqué, le ministre britannique pour l'Afrique, Tobias Ellwood, a exhorté "toutes les parties concernées, en particulier le président Joseph Kabila, à parvenir à un accord dans les plus brefs délais".
Les États-Unis qui se sont également dit "préoccupés" par cette absence de compromis, ont appelé "le gouvernement et les leaders de l'opposition à s'abstenir de toute déclaration ou de toute action qui pourrait inciter à la violence ou provoquer des troubles" dans le pays.
En septembre et en décembre, des manifestations d'opposition s'étaient soldées par plusieurs dizaines de morts dans le pays.
Mardi, l'Union européenne, l'Union africaine, les Nations unies et l'Organisation internationale de la Francophonie ont demandé que soit nommé un "Premier ministre issu de l'opposition" en application de l'accord du 31 décembre 2016.