Le rapatriement de la dépouille mortelle du leader de l’opposition congolaise continue à poser problème. Conservé depuis plus de trois mois à Bruxelles (Belgique), lieu de son décès, le corps d’Etienne Tshisekedi n’arrivera pas à Kinshasa ce vendredi 12 mai 2017, comme prévu, pour ses funérailles.
La raison principale de cet atermoiement en est la fermeture du lieu de son inhumation, le siège de son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), sur ordre des autorités de la ville. D’où, le nouveau renvoi à une date ultérieure.
En effet, à la suite des incidents survenus la nuit du mardi 9 mai, ayant causé l’incendie d’un camion et de deux tentes de la police, les forces de l'ordre ont décidé de fermer la permanence du principal parti d'opposition.
Une décision que l’UDPS dénonce avec véhémence, estimant qu’il s’agit d’une nouvelle cabale du régime de Kabila qui tente d’"empêcher par tous les moyens l’arrivée du corps de Tshisekedi et son enterrement au siège de son parti".
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Dans un communiqué signé par son secrétaire général, Jean-Marc Kabund, ce parti accuse même le pouvoir d'avoir tout manigancé afin de procéder à la fermeture de son siège où est prévue l'inhumation.
Le parti phare de l'opposition, qui tient le pouvoir en place pour responsable de toutes les pertes matérielles et en vies humaines survenues la veille, exige l'évacuation de son siège et la restitution sans délai de ses biens.
"Au nom de la paix et après concertation avec la famille biologique de l’opposant historique, le directoire de l’UDPS a décidé, une nouvelle fois, de renvoyer à plus tard le retour de son défunt leader".
Inhumation au siège du parti : le gouverneur de la ville dit "Non"
Notons que le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, André Kimbuta Yango, s’est opposé le même mardi 9 mai 2017 à l’inhumation d’Etienne Tshisekedi au siège de l’UDPS, à Limete, tel que cela avait été demandé par la direction de ce parti dans une lettre qui lui a été adressée la semaine dernière.
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"Je vous invite au respect des prescrits de la législation en la matière", a répondu le gouverneur, insistant sur le fait que "les lois de la République régissant les funérailles et les sépultures en RDC n’autorisent pas l’inhumation dans un terrain non affecté".
Dans un autre registre, André Kimbuta demande aux organisateurs des funérailles de fournir les détails sur un plan de vol, l’itinéraire que suivrait le cortège funèbre, la confirmation du lieu d’exposition ainsi que le programme définitif de l’organisation mise en place, afin de permettre à la police de mieux sécuriser les personnes et leurs biens.
Contacté par le360.afrique.com, l’ancien conseiller juridique de l’UDPS, Me Peter Kazadi, a indiqué que jusqu’à présent son parti et lui étaient dans l’attente de la réponse à la lettre adressée au président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, pour solliciter l'utilisation du hall du Parlement pour y organiser des obsèques officielles.