Afrique du Sud: Zuma persona non grata au congrès de ses fidèles alliés

Jacob Zuma, président de l'Afrique du Sud.

Jacob Zuma, président de l'Afrique du Sud.. DR

Le 11/07/2017 à 13h27, mis à jour le 11/07/2017 à 13h29

Le South african communist party (SACP) a envoyé un courrier à Jacob Zuma pour lui signifier clairement de ne pas mettre les pieds à son congrès. Il s'agit d'une première dans l'histoire de ce parti, pourtant le plus fidèle allié de l'ANC. On reproche à Zuma ses interminables scandales.

Sur le plan politique, la fin est proche pour Jacob Zuma. Le président sud-africain a été jugé indésirable au congrès du parti communiste (SACP), lequel a toujours été le plus fidèle allié de l'African national congress (ANC) de Mandela. Pourtant, le SACP fait partie de la coalition gouvernementale et les relations avec l'ANC ont toujours été cordiales. Mais cette année, à la place d'une invitation, Zuma a reçu une lettre lui interdisant de mettre les pieds à ce rendez-vous annuel. Il faut reconnaître que la démarche est peu commune et a de quoi attirer l'attention des médias. 

"Compte tenu des tensions que nous avons (avec l'alliance gouvernementale), nous avons conseillé à l'ANC que le président ne s'exprime pas" au congrès qui se tient jusqu'à samedi à Johannesburg, a déclaré une porte-parole du SACP, Hlengiwe Nkonyane. Selon elle, le fait de prendre les devants permet d'éviter que ne se répète inutilement la situation vécue par Zuma lors de la fête du travail. Le 1er mai, en effet, le leader de l'ANC, hué et malmené par les militants de la Cosatu, puissant syndicat également allié du gouvernement, a été obligé de prendre la poudre d'escampette. 

Cette décision de banir Zuma s'explique par les scandales à répétition dans lesquels le président sud-africain est embourbé. Ses soutiens sont en train de s'étioler à vue d'oeil à cause de son impopularité. D'ailleurs, la Cosatu et le SACP ont, tous deux, réclamé la démission de Zuma qui est perçu comme le symbole de la perpétuation de la corruption. 

Du coup, le SACP a préféré inviter Cyril Ramaphosa à la place de Zuma, ce qui montre que dans la lutte de succession au sommet de l'Etat, le choix est déjà fait. Il ne fait aucun doute qu'en décembre prochain, le SACP apportera son soutien au vice-président sud-africain actuel, Ramaphosa, au détriment de l'ex-femme de Zuma, Nkosazana Dlamini-Zuma. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 11/07/2017 à 13h27, mis à jour le 11/07/2017 à 13h29