Cameroun. Présidentielle 2018: Akere Muna prône une «Nouvelle République»

Akere Muna, candidat à la présidentielle camerounaise de 2018.. DR

Le 11/10/2017 à 14h34, mis à jour le 11/10/2017 à 14h42

L’ancien bâtonnier du Barreau et fils d’un ancien Premier ministre du Cameroun anglophone a annoncé sa candidature aux élections présidentielle 2018. Cette candidature intervient dans un contexte marqué par la crise dite anglophone dans le pays.

Jusqu’ici, il s’était tenu à l’écart de la politique. On entendait davantage parler de lui comme militant de la société civile, défenseur des droits civils et politiques et acteur reconnu pour son expertise dans la lutte contre la corruption et pour la promotion de la bonne gouvernance.

Mais, dimanche dernier, Me Akere Muna a franchi le pas, en annonçant sa candidature à la prochaine élection présidentielle au Cameroun. «Mon engagement pour notre Union et pour notre Nation est réaffirmé. J’ai donc pris la décision de faire partie de la solution que notre pays réclame, à savoir la création de cette Nouvelle République. Par sens du devoir, de responsabilité et avec humilité, j’ai pris la décision de partager avec vous mon intention de porter ma candidature aux hautes fonctions de Président de la République lors des élections présidentielles prévues en 2018 par notre constitution», déclare le candidat dans son discours d’annonce sur son site Internet.

Fils de Salomon Tandeng Muna, qui fut notamment Premier ministre du Cameroun anglophone entre 1968 et 1972, la candidature de cet avocat, intervient dans un contexte particulier marqué par la crise dite anglophone qui sévit dans le pays. C’est d’ailleurs cet évènement qui semble être le déclencheur de sa candidature. S’il n’est pas ouvertement partisan de la partition du pays, il dit prôner le fédéralisme. «Mon père a été parmi les pionniers de la réunification de la République fédérale. Il souhaitait que les Camerounais se retrouvent après des décennies de séparation (…) Je choisirais la forme de l’État qui respecte nos différentes cultures. Je rapprocherais le pouvoir du citoyen, ce qui correspond au fédéralisme», déclare-t-il au magazine Jeune Afrique.

A travers le mouvement "NOW", une organisation dite de citoyens engagés pour le changement et qui entend rassembler des Camerounais de tous les horizons pour initier un dialogue horizontal entre les citoyens, il dit prôner l’avènement d’une « Nouvelle République». «Notre pays se trouve aujourd’hui au carrefour de son histoire. À présent, nous devons marcher Vers une Nouvelle République», déclare celui qui met en avant son expérience nationale et internationale.

Akere Muna a notamment exercé durant deux mandats en tant que Bâtonnier du Barreau du Cameroun et trois mandats en tant que président de l'Union Panafricaine des Avocats pendant près d'une décennie. Actuellement, il est notamment président de la Conférence internationale contre la corruption, officier aux sanctions à la Banque africaine de développement (BAD) et membre du Groupe de haut niveau de l'Union Africaine sur les flux financiers illicites en provenance d'Afrique.

«Mon expérience en tant que membre, et par la suite comme président du Mécanisme Africain d’Évaluation par les Pairs (MAEP), m’a permis d’acquérir des connaissances pointues en matière d’évaluation de la gouvernance d’entreprise, de politique sociale, de politique économique et de politique des pays africains. J’ai ainsi eu l’occasion d’identifier et d’analyser les maux et les afflictions dont souffre notre pays. En tant que membre de la société civile de ce pays, je crois occuper une position stratégique qui me permet de mettre en place une plateforme non partisane apte à catalyser la transformation de notre Nation», pense Akere Muna.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 11/10/2017 à 14h34, mis à jour le 11/10/2017 à 14h42