Cameroun: la résidence de Maurice Kamto sous forte surveillance policière

DR

Le 08/11/2018 à 10h06, mis à jour le 08/11/2018 à 10h08

Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 7 octobre dernier, est actuellement empêché de quitter son domicile par les forces de la police et de la gendarmerie, selon son porte-parole.

Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et candidat malheureux à l’élection présidentielle du 7 octobre dernier, Maurice Kamto, «est séquestré et interdit de tous mouvements par les forces de police et de gendarmerie», affirme son porte-parole, Olivier Bibou Nissack, dans un post publié sur Facebook dans l’après-midi de mercredi 7 novembre 2018.

L’homme politique n’a pu se rendre à un rendez-vous, car «il s'est vu signifier une fin de non-recevoir à sa volonté de sortir de chez lui par ces forces», selon la même source. «Vu qu'aucune notification portant assignation à résidence ne lui a été jusqu'à présent servie, alors cette interdiction relève du pur et simple arbitraire dictatorial», s’insurge son porte-parole.

Maurice Kamto, qui continue de revendiquer sa victoire, a été interpellé dans l’après-midi du mardi 6 novembre 2018 par des policiers au lieu-dit rond-point Nlongkak à Yaoundé, la capitale, où il venait de tenir un «meeting» pour contester les résultats officiels du scrutin présidentiel.

Le jour même où Paul Biya, déclaré vainqueur de l’élection présidentielle avec 71,28% des voix par le Conseil constitutionnel, prêtait serment devant l’Assemblée nationale pour un septième mandat à la tête du pays. L’opposant a ensuite été conduit à son domicile, placé depuis lors sous forte surveillance policière.

Initialement prévu à l’esplanade du stade omnisports, ce «meeting» avait finalement été délocalisé pour le rond-point Nlongkak, du fait de la forte mobilisation des policiers et des gendarmes sur les lieux. Ce «meeting» devait consacrer l’apothéose des manifestations organisées par le MRC pour dénoncer la «victoire volée» de son candidat, arrivé deuxième avec 14,23% des suffrages exprimés, selon les résultats officiels proclamés le 22 octobre dernier.

«Il ne fait plus aucun doute que le régime de Yaoundé veut museler et emprisonner arbitrairement et de façon tacite celui qui est la preuve et la victime vivante du hold-up électoral au Cameroun», soutient le porte-parole de Maurice Kamto. Par ailleurs, des militants du MRC, dont des cadres du parti arrêtés voici deux jours, mardi à Yaoundé, ont été libérés après quelques heures passées dans les locaux de la Police judiciaire.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 08/11/2018 à 10h06, mis à jour le 08/11/2018 à 10h08