Cameroun: retour du couvre feu en zone anglophone

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Le 10/11/2017 à 17h41

Après l’assassinat de membres des Forces du maintien de l’ordre dans la région du Nord-ouest cette semaine, les autorités administratives ont réinstauré le couvre-feu à Bamenda, capitale de la région et épicentre de la contestation.

Le préfet du département de la Mezam, dans la région du Nord-ouest du Cameroun a décidé d’instaurer, le 8 novembre, un couvre-feu dans la ville de Bamenda, capitale de la région et épicentre de la contestation dans la crise dite anglophone. Aussi, les déplacements de personnes, de véhicules et d’engins à deux roues sont interdits dans la ville de 22h à 5h du matin.

Cette mesure sécuritaire s’applique du 8 au 23 novembre 2017. Un précédent couvre-feu avait été instauré durant quelques jours puis levé dans les régions anglophones, à la veille du 1er octobre 2017, date à laquelle les sécessionnistes envisageaient déclarer l’indépendance des régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest.

Cette décision intervient alors que la crise dite anglophone qui sévit depuis un an au Cameroun a été marquée cette semaine par un virage radical, avec l’assassinat des éléments des forces du maintien de l’ordre.

Dans la nuit du 10 novembre 2017, un militaire a été tué et son arme emportée dans la localité d’Ikok, alors qu’il était en faction près d’un pont. Ce qui porte à quatre, le nombre d’éléments des forces de défense camerounaises tuées en une semaine. Trois autres gendarmes ont été tués avec des armes de guerre, dont le 6 novembre dernier dans la localité de Jakiri alors qu’il pourchassait avec ses camarades des terroristes en cagoules qui tentaient d’incendier le lycée technique de la ville. Dans la nuit du 7 au 8 novembre, un deuxième gendarme a été assassiné dans un barrage mixte dans la localité de Bafut et un troisième alors qu’il était de garde au lycée de Bayelle à Bamenda.

Selon un communiqué du ministre camerounais de la défense, les militaires tués recevront les honneurs réservés aux morts militaires sur le champ de bataille. L’assassinat des militaires a été unanimement condamné par la classe politique camerounaise, pour laquelle il est à présent impossible de ne plus parler de terrorisme dans les zones anglophones.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 10/11/2017 à 17h41