Cameroun. Crise anglophone: Paul Biya promet d’en finir avec les sécessionnistes

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Le 03/12/2017 à 11h48, mis à jour le 04/12/2017 à 11h14

Face aux attaques des sécessionnistes dans la partie anglophone du Cameroun et à la tournure dramatique que prend cette crise, le président Paul Biya s'est voulu clair et ferme. L'armée lui a assuré son soutien.

C’est à l’aéroport de Yaoundé, de retour du sommet Union africaine-Union européenne qui s’est tenu en Côte d’Ivoire, que le président Paul Biya a fait sa déclaration. «Je pense que les choses sont désormais parfaitement claires pour tout le monde: le Cameroun est victime des attaques à répétition de bandes de terroristes se réclamant d’un mouvement sécessionniste.

Face à ces actes d’agression, je tiens à rassurer le peuple camerounais que toutes les dispositions sont prises pour mettre hors d’état de nuire ces criminels et faire en sorte que la paix et la sécurité soient sauvegardées sur toute l’étendue du territoire national», a affirmé le chef de l’État camerounais, tout en présentant ses condoléances aux familles des victimes. 

Une déclaration effectuée alors que les attaques se multiplient contre les forces de défense camerounaises. Dans la nuit du 28 au 29 novembre, des terroristes lourdement armés ont attaqué des éléments des forces de défense camerounaises en faction dans la localité d’Agborken German, située dans le département de la Manyu (région du Sud-Ouest). Bilan: quatre militaires tués.

Dès le lendemain, deux inspecteurs de police principaux étaient assassinés par des assaillants dans le même département, cette fois dans l’arrondissement d’Eyumojock. Ce qui porte à dix le nombre des éléments des forces de défense camerounaises récemment tués dans les régions anglophones. La crise anglophone semble avoir pris une nouvelle tournure.

Tout de suite après la déclaration du chef de l’État camerounais, les responsables des forces de défense et de sécurité du pays se sont réunies à Yaoundé autour du ministre de la Défense et des chefs d’État-Major des armées. Une réunion de haut niveau qui annonce l’ouverture d’un second front dans la lutte contre le terrorisme, après celui contre Boko Haram dans la partie septentrionale du pays.

Et selon le ministre de la Défense, Josepf Beti Assono, l’armée camerounaise mettra en œuvre «sans état d’âme» les instructions du président Paul Biya pour mettre «hors état de nuire» les sécessionnistes anglophones violents.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 03/12/2017 à 11h48, mis à jour le 04/12/2017 à 11h14