Egypte. Présidentielle: qui affrontera al-Sissi?

Le président égyptien Abdel Fettah Al Sissi.. DR

Le 14/01/2018 à 16h16, mis à jour le 14/01/2018 à 17h44

Après le «retrait» de l’ex-Premier ministre Ahmed Chafiq, quatre candidats devraient affronter l’actuel président égyptien Abdel Fattah al-Sissi lors de l’élection présidentielle de mars prochain. Et encore. Certains d'entre eux hésitent. Les détails.

Si le président al-Sissi n’a pas encore annoncé sa candidature pour un second mandat, celle-ci ne fait plus l’ombre de doute. Il a déclaré récemment: «si les Egyptiens veulent que je me présente pour un second mandat, je suivrai la volonté du peuple».

Récemment, il a annoncé qu’il ne briguerait pas un troisième mandat en 2022, laissant entendre qu’il serait candidat à sa réélection en mars prochain.

D’ailleurs, au deuxième jour de la collecte des signatures de députés pour valider sa candidature, al-Sissi avait déjà récolté 460 signatures et 510 s’étaient engagés à le soutenir. Après le retrait de l’ancien Premier ministre Ahmed Chafiq, seul candidat pouvant gêner le président, quatre candidats sont actuellement en lice face à Abdel Fattah Al-Sissi. 

A noter que les candidats à la présidentielle prochaine doivent obtenir le soutien d’au moins 20 députés du Parlement ou les signatures de 25.000 électeurs dans au moins 15 gouvernorats.

Reste alors à savoir qui l'affrontera lors de la présidentielle. Une chose est sûre, les candidats ne se bousculent pas. Quatre candidats sont annoncés, même si certains d’entre eux souhaitent encore disposer d’un temps de réflexion avant de décider de la suite à donner à leur candidature.

- Sami Anan du Parti arabe égyptien

L’un des candidats est également un ancien de l’armée, l’ancien chef d’état-major Sami Anan. C’est le candidat du Parti arabe égyptien. «Les dirigeants du parti ont pris une décision sur la candidature du général Sami Anan et l’ont informé de cette décision. Il n’y a eu aucun problème ni aucune objection de sa part », a souligné le secrétaire général du parti, Sami Balah.

Toutefois, cette candidature n’est pas définitive. Anan qui était candidat lors de la dernière élection avant de se retirer un mois avant l’échéance face à al-Sissi examine la décision de sa candidature et n’a pas encore confirmé s’il se porterait candidat ou s’il soutiendrait l’actuel président.

- Khaled Ali, avocat

L’avocat Khaled Ali est candidat pour la seconde fois consécutive. Toutefois, il n’a pas encore toutes les cartes en main pour clore sa candidature avant le 25 janvier. Il a sollicité les partisans de la révolution à le soutenir pour obtenir les 25.000 signatures nécessaires.

Lors d’une conférence de presse, il a déclaré qu’il était harcelé et qu’on bloquait sa candidature. Pour sa campagne, il se présente comme le garant des libertés. Khaled Ali était candidat lors de l’élection présidentielle de 2012 remportée par le candidat des Frères musulmans Mohamed Morsi.

- Mohamed Anwar al-Sadat, le neveu de l'ancien président Sadate

Mohamed Anwar al-Sadat, neveu de l'ancien président Anwar al-Sadate, avait annoncé en juillet dernier son intention de briguer la magistrature suprême égyptienne.

Cet ancien député, exclu du Parlement égyptien après un vote des 2/3 des députés, a souligné que la course à la présidentielle était «un droit constitutionnel pour tout citoyen». Il est l'un des opposants les plus en vue au pouvoir d'al-Sissi.

Toutefois, a-t-il fait remarquer, «affronter une personne de la taille et de la popularité du président Abdel Fattah al-Sissi nécessite une réflexion sérieuse». Du coup, il tarde à annoncer officiellement sa candidature à la présidence. Il le fera le 15 janvier courant.

- Mortada Mansour, président du Club de Zamalek

Le patron du Club de Zamalek, Mortada Mansour, a annoncé ce samedi qu’il se portait candidat à l’élection présidentielle de mars prochain. Toutefois, il explique que le problème est désormais de réunir 25.000 signatures dans 15 provinces en 10 jours seulement.

Cet ancien magistrat et actuel député est connu pour ses frasques, n’hésitant pas à insulter les avocats et à s’en prendre à ses collègues députés.

Selon la Haute-commission électorale, les Egyptiens de l’étranger voteront les 16, 17 et 18 mars, tandis qu’en Egypte, la population se rendra aux urnes les 26, 27 et 28 mars prochain. Aucun poids lourd n'est engagé dans la course contre le président al-Sissi. 

Par Karim Zeidane
Le 14/01/2018 à 16h16, mis à jour le 14/01/2018 à 17h44