Cameroun. Présidentielles 2018: déjà des querelles dans l’opposition

Les principaux leaders de l'opposition camerounaise: Edith Kabang Wallah, Célestin Bedzigui, Olivier Bilé, Bello Bouba Maïgari et John Fru Ndi.

Les principaux leaders de l'opposition camerounaise: Edith Kabang Wallah, Célestin Bedzigui, Olivier Bilé, Bello Bouba Maïgari et John Fru Ndi.

Le 29/01/2018 à 15h40

Dans la perspective de la présidentielle camerounaise de 2018, l'opposition camerounaise est loin d'être unie face au président sortant. Des désaccords se sont fait jour aussi bien sur le choix du candidat que sur les coalitions.

Le buzz! Hier, dimanche 28 janvier, le député Joshua Oshi, premier vice-président du Social Democratic Front (SDF), le principal parti d’opposition du Cameroun, a déclaré sa candidature à l’élection présidentielle de 2018 pour le compte de son parti. Depuis ce matin, l’opinion nationale épie la réaction du président John Fru Ndi. D’accord ou pas? On attend de voir. Mais beaucoup estiment que celui qui est à la tête du SDF sans partage depuis 28 ans ne cédera pas aussi facilement sa place.

Depuis que Paul Biya a déclaré, le 31 décembre dernier, que 2018 serait une année électorale, les partis politiques se sont démenés pour élaborer des stratégies non seulement pour participer, mais surtout pour gagner les élections.

Les manœuvres préélectorales ont cependant eu des effets négatifs sur certains partis, au sein desquelles des divergences d'actions et d'opinions sont apparues. A l'approche des élections, de nouvelles coalitions se créent tandis que les précédentes sont dissoutes.

L'Union pour la fraternité et la prospérité (UFP) du Dr Olivier Bilé est l'un des principaux partis touchés par la fièvre pré-électorale. Jacques Maboula, le maire du conseil municipal de la localité de Yabassi, contrôlée par l'UFP, a décidé qu’il soutiendrait la plateforme pour la Nouvelle République, créée pour soutenir Me Akere Muna, aspirant à la présidentielle. Jacques Maboula en est d’ailleurs le président. Du coup, le président du parti dont il est élu s'est désolidarisé. Le Dr Olivier Bile, qui a brigué la présidentielle lors de la précédente échéance, sera certainement à nouveau candidat.

Le Parti du peuple camerounais (CPP) d'Edith Kabang Wallah émet informations sur contre-informations. Un communiqué signé par son président honoraire, le révérend Pr Tita Samuel Fon, parle des résolutions d'une réunion de restructuration du parti avant la présidentielle de 2018, au cours de laquelle le Conseil national dirigé par Kah Wallah a été suspendu. Dans une contre-déclaration du 25 janvier dernier, le secrétaire général du CPP, Franck Essi, a déclaré qu’«aucun organisme du CPP à ce jour n'est suspendu».

Le deuxième parti d'opposition du Cameroun, l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP,) est également en cours de divorce avec son allié, le Parti de l'Alliance libérale (PAL). Les deux partis ont conclu une alliance en 1997. Le président du PAL, Célestin Bedzigui, a récemment écrit au président de l’UNDP, Maigari Bello Bouba, pour lui signifier la fin de l'alliance.

Nul doute que les alliances continueront à se faire et se défaire à mesure que la fièvre des élections montera. Chaud devant!

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 29/01/2018 à 15h40