Selon l'ancien général, déjà à la tête du pays dans les années 1980 pendant les dictatures militaires, "l'Etat de droit est soumis à la suprématie de la sécurité de la nation et de l'intérêt national".
"Notre Cour suprême a eu raison d’adopter une position à ce sujet (...): là où la sécurité nationale et l’intérêt public sont menacés ou qu’il y a des chances qu’ils soient menacés, les droits individuels des présumés responsables doivent arriver en deuxième position", a ajouté le président aucours de la conférence annuelle de l'Association des membres du Barreau nigérian (NBA), provoquant une levée de boucliers des professionnels de la justice.
Alors que le pays est en pleine campagne électorale en amont du scrutin présidentiel de février 2019, le principal parti d'opposition, le Parti Populaire Démocratique (PDP) a rappelé que le maintien de l'Etat de droit ne pouvait être soumis à aucun compromis.
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"Un seul individu, aussi capricieux ou impulsif qu'il soit, ne peut aller à l'encontre de la Constitution", a fait savoir le PDP dans un communiqué, demandant également que M. Buhari s'explique sur la "série de violations des droits de l'Homme commis au Nigeria, comme par exemple le fait de ne pas appliquer les décisions de justice, les exécutions extra-judiciaires, les arrestations arbitraires ou les emprisonnements politiques".
L'avocat nigérian Ebun-olu Adegboruwa a publié mardi une longue lettre ouverte au président Buhari expliquant que cette position était "dangereuse à l'approche de l'année électorale de 2019".
"Cela peut être interprété comme un avertissement préalable aux Nigérians, pour se préparer aux menaces probables qui seront portées à leurs droits et libertés, dans les prochains jours", écrit l'avocat connu pour ses positions anti-Buhari.
Le groupe de la société civile CASER (Citizens Advocacy for Social and Economic Rights) a également réagi, soulignant que la présidence ne peut pas "utiliser la sécurité nationale pour justifier sa désobéissance aux ordres de la justice".
De nombreuses personnalités, notamment l'ancien conseiller à la sécurité Sambo Dasuki, ou le chef d'un groupe chiite Ibrahim Zakzaki, sont toujours maintenus en prison malgré de nombreuses décisions de justice demandant leur libération sous caution.