La police a interpellé des personnes ayant manifesté dimanche 28 octobre 2018 à la cathédrale Notre-Dame-des-Victoires de Yaoundé, dans la capitale. Ces personnes sont présentées comme des militants ou sympathisants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), parti créé en 2012 par Maurice Kamto, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Ce dernier continue de réclamer sa victoire, alors que les résultats proclamés le 22 octobre dernier par le Conseil constitutionnel le classent deuxième avec 14,23% des suffrages exprimés, derrière l’actuel chef de l’Etat, Paul Biya, vainqueur de ce scrutin avec 71,28% des voix.
Samedi 27 octobre 2018, une marche du MRC a été dispersée par les forces de l’ordre à Douala, la métropole économique. Plusieurs personnes, dont des journalistes qui couvraient la manifestation, ont été interpellées et gardées pendant des heures dans les locaux de la police judiciaire.
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Ces manifestations s’inscrivent dans le cadre d’un «programme de résistance nationale» arrêté par le MRC qui conteste les résultats officiels de l’élection présidentielle. Cette formation politique a appelé ses militants et sympathisants à manifester jusqu’à la prestation de serment du président de la République en novembre prochain, afin de dénoncer ce qu’il qualifie de «hold-up électoral». Des manifestations similaires sont également prévues dans la diaspora.
En face, les pouvoirs publics voient d’un mauvais œil ce qu’ils assimilent à un «mouvement insurrectionnel». Face à la presse le 26 octobre dernier, le ministre de l‘Administration territoriale a déclaré que force restera à la loi. «Toutes les tentatives de trouble à l’ordre public seront traitées avec la plus grande fermeté. Les auteurs comme ceux qui les y auront incités auront à répondre devant les instances judiciaires compétentes», a fait savoir Paul Atanga Nji.
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Selon ce dernier, «la qualité d’ancien candidat à l’élection présidentielle ou membre d’un parti politique ne confère aucune immunité. L’administration a jusqu’alors fait preuve de retenue. Il est toutefois de mon devoir de prévenir que désormais, nous n’allons plus tolérer aucun désordre», a-t-il martelé.
Par conséquent, «tous ceux qui seraient tentés de violer les lois de la République auront à en répondre devant les instances appropriées et subiront toute la rigueur de ces même lois», a-t-il conclu, non sans rappeler que les manifestations doivent se dérouler dans les conditions prévues par la réglementation en vigueur.