A peine la médiation du président de l'Union africaine, actuellement assurée par le président du Rwanda, Paul Kagame, a-t-elle été annoncée, qu'elle a prématurément pris fin. Paul Kagame a, dans la foulée, annulé sa visite en République Démocratique du Congo qu'il devait entamer aujourd'hui, ce lundi 21 janvier.
Le président rwandais, qui avait demandé que le processus de validation ou d'infirmation des résultats de la présidentielle soit reporté, a été mis devant le fait accompli, avec la confirmation de la victoire d'Etienne Tshisekedi par la Cour Constitutionnelle congolaise.
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Il s'agit là, en fait, d'une manière pour le président Joseph Kabila d'opposer une fin de non-recevoir à la demande formulée par l'Union africaine, en la personne de son président. En effet, il aurait suffi d'un simple coup de fil de la part du président désormais sortant de la RDC, pour que la Cour congolaise décide de surseoir à cette ultime décision, qui n'est susceptible d'aucun recours possible.
Rappelons que dans une déclaration de Moussa Faki Mahamat, son président de la Commission en charge du dossier de l'élection en RDC, l'Union africaine avait demandé à ce que le processus de publication des résultats soit suspendu, afin que s'ouvre une médiation.
Evidemment, au sein même de l'Union africaine, on ne peut pas dire qu'il y ait eu un véritable consensus. En effet, si l'Angola ne veut plus du camp Kabila au pouvoir, l'Afrique du Sud par exemple a, de son côté, toujours soutenu le président actuel, au nom de la souveraineté congolaise.
Les élections générales en RDC se sont déroulées le 30 décembre dernier. A l'issue de ce scrutin, l'opposant Etienne Tshisekedi a été déclaré vainqueur de la présidentielle, alors que le camp du président sortant a conservé sa majorité au Parlement. La Conférence épiscopale nationale congolaise (Cenco) avait, pour sa part, mis en garde contre toute tentative d'annoncer des résultats non conformes.
A l'annonce des résultats du vote par la Commission électorale, la Cenco et Jean Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, avaient affirmé qu'ils n'étaient pas conformes à leurs attentes et aux observations effectuées lors du vote.