Cameroun: l’opposant Maurice Kamto interpellé par la police

Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et l'un des principaux opposants au régime de Biya.

Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et l'un des principaux opposants au régime de Biya.. DR

Le 29/01/2019 à 18h49, mis à jour le 30/01/2019 à 12h04

Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), qui revendique sa victoire à l’élection présidentielle du 7 octobre dernier, a été arrêté lundi 28 janvier 2019 à Douala, au lendemain d’une manifestation houleuse avec les forces de l’ordre dans la ville.

Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, qui continue à revendiquer sa victoire à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, a été interpellé en début de semaine par la police à Douala, dans la métropole économique, indique le MRC.

«Le Directoire national du MRC informe l'opinion publique nationale et internationale que ce lundi 28 janvier 2019 à Douala, un groupe d'hommes en tenue fortement armés a procédé à l'interpellation et à l'arrestation du président Maurice Kamto pour ensuite le conduire vers une destination inconnue», indique le troisième vice-président du MRC, Me Emmanuel Simh, dans un communiqué publié ce mardi 29 janvier 2019 sur Facebook.

Selon le document, l’opposant camerounais, arrivé deuxième au scrutin présidentiel derrière le chef de l’Etat Paul Biya, a été arrêté en compagnie d’autres cadres du parti et de plusieurs autres militants. Ce dernier se trouverait actuellement dans les locaux de la Police judiciaire (PJ) à Yaoundé, la capitale, renseigne une source au sein du MRC.

«Le MRC condamne fermement ces interpellations politiques injustifiées et au demeurant annoncées, dont le but inavoué est de décapiter le MRC et sa coalition gagnante autour de Maurice Kamto», affirme Me Emmanuel Simh.

L’interpellation de Maurice Kamto intervient au lendemain de la série de manifestations publiques baptisées «marches blanches», organisées le week-end dernier par le MRC dans le pays et à l’étranger afin de dénoncer notamment ce qu'il considère comme un «hold-up électoral».

Ces manifestations ont donné lieu à des heurts avec la police à Douala, où sept personnes ont été blessées, selon le décompte fait par le gouvernement. Des manifestations cependant non autorisées selon les autorités camerounaises et jugées «illégales». En France, l’ambassade du Cameroun à Paris a été vandalisée par des personnes présentées par Yaoundé comme des militants du parti de Kamto. Ce que dément le MRC, pour qui ces «allégations ne sont que mensongères».

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 29/01/2019 à 18h49, mis à jour le 30/01/2019 à 12h04