Le gouvernement camerounais vient de débloquer près de 70 millions de francs CFA pour la prise en charge des ex-combattants de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord, rapportent des médias locaux. L’annonce a été faite la semaine dernière par Faï Yengo Francis, le coordonnateur national du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR), structure créée par décret présidentiel le 30 novembre dernier afin d’offrir un cadre d’accueil et de réinsertion sociale aux ex-combattants e la secte terroriste nigériane et aux «groupes armés» des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, secouées par la crise anglophone depuis octobre 2016.
Mais à en croire le journal L’œil du Sahel, très introduit dans cette partie du pays, la nouvelle du déblocage de ces fonds créée des remous au sein de l’armée camerounaise, notamment parmi les militaires de la Force multinationale mixte (FMM) déployée dans l’Extrême-Nord pour combattre le groupe terroriste nigérian.
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Les soldats dénoncent notamment le «traitement de faveur» accordé par l’Etat à ces «criminels» qui «ont massacré beaucoup de personnes et tué également plusieurs hommes en tenue, particulièrement les militaires», écrit le journal. La nouvelle est également mal perçue par la population locale, pour qui le fait de médiatiser cette annonce peut engendrer un soulèvement.
«L’argent devait être remis en toute discrétion. (…) Nous sommes dans une région très pauvre où des citoyens honnêtes peinent à trouver à manger et à s’habiller», rapporte le journal, qui cite un habitant de Mora, localité frontalière du Nigeria qui a connu en avril dernier, l’une des attaques les plus meurtrières de Boko Haram. Cette attaque s’est soldée par la mort de onze civils.
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En mai dernier, le gouvernement a annoncé que 109 repentis de Boko Haram avaient déposé les armes à Mora. Aux dernières nouvelles, trois autres ex-combattants auraient rejoint le programme dans l’Extrême-Nord, portant ce chiffre à 112. Selon le coordonnateur national du CNDDR, ces repentis vont être initiés aux activités génératrices de revenus telles que l’agriculture, l’élevage ou le commerce en vue de leur réinsertion sociale.
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