Cameroun: des commerçants vendaient du riz pour bétail aux consommateurs

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Le 02/08/2019 à 16h19, mis à jour le 02/08/2019 à 16h51

500 sacs de riz frauduleux, reconditionnés dans des emballages de grandes marques, ont été saisis récemment à Douala par des fonctionnaires du ministère du Commerce.

Les fonctionnaires en charge du contrôle et de la répression des fraudes à la délégation régionale du ministère du Commerce, dans la région du Littoral, ont procédé cette semaine à Douala, la métropole économique, à la saisie de 500 sacs de riz impropre à la consommation humaine.

Ces sacs, sous l'étiquette de grandes marques en vente dans les supermarchés notamment, contenaient en réalité du riz pour bétail, mélangé avec du riz normal.

La découverte de ces commerçants véreux a été opérée alors que ces agents du ministère du Commerce ont remarqué, lors de leurs contrôles sur le terrain, que des sacs de riz de différentes marques avaient été recousus. Il s'agissait en réalité de sacs dont le contenu avait déjà été écoulé, et qui ont été récupérés et reconditionnés pour contenir du riz pour bétail, mixé avec du riz acheté auprès d'importateurs locaux.

Un riz qui était ensuite réintroduit dans le circuit de vente normal, au préjudice des consommateurs. Deux magasins qui reconditionnaient le riz de bétail ont ainsi été découverts.

«La réglementation prévoit que le riz saisi soit détruit si son niveau de dangerosité est établi. Dans le cas contraire, la cargaison est réorientée vers la cible initiale, le bétail dans le cas d'espèce», explique Simon Ombga, délégué régional du ministère du Commerce. Quant aux commerçants véreux, en plus des lourdes amendes prévues et de l'interdiction définitive de leur activité commerciale, une procédure judiciaire au pénal devrait être engagée contre eux.

Face aux découvertes de cas de trafics du genre qui se multiplient, les autorités en appellent plus que jamais à la vigilance des consommateurs.

Car, dans le même temps à Yaoundé, la capitale, ce sont des «usines» de fabrication de faux détergents et de faux spiritueux qui ont été mises à nu. Les savons en poudre trafiqués débusqués par le ministère du Commerce indiquaient sur leurs emballages servir à la fois pour la lessive, la vaisselle, le bain, le brossage de dents, le nettoyage des oreilles, d'anti-moustique, etc. Les vins et spiritueux, quant à eux, étaient reconditionnés sommairement et dans des conditions d'hygiène douteuses, dans des bouteilles de grandes marques collectées dans des boîtes de nuit et bars notamment.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 02/08/2019 à 16h19, mis à jour le 02/08/2019 à 16h51