Cameroun: la «condition» de Maurice Kamto pour être présent à son procès

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Le 05/09/2019 à 08h11, mis à jour le 05/09/2019 à 08h12

L’opposant camerounais, dont le procès s’ouvre ce vendredi devant le tribunal militaire de Yaoundé, exige que l’audience soit ouverte au public et aux médias nationaux et internationaux.

Le procès de l’opposant camerounais Maurice Kamto s’ouvre ce vendredi 6 septembre 2019 au tribunal militaire de Yaoundé, dans la capitale. Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et candidat malheureux à la présidentielle d’octobre 2018, écroué depuis le 13 février dernier à la prison centrale de Yaoundé, est notamment poursuivi pour «insurrection» et «hostilité à la patrie».

Dans une correspondance adressée à la présidente du tribunal Militaire de Yaoundé datée du 2 septembre 2019, et qui a fuité sur Internet, l’homme politique réaffirme son désir à faire face à son procès. A une condition toutefois : que l’audience soit publique.

«La justice étant rendue au nom du peuple camerounais, outre le traditionnel "public" composé de militaires et d’autres éléments des forces de sécurité expressément réquisitionnés pour empêcher les citoyens d’être présents dans la salle d’audience, nous attachons le plus grand prix au libre accès du vrai public dans la salle d’audience durant toute la durée du procès, ainsi que l’autorisation d’accès à al salle d’audience des médias publics et privés, nationaux et internationaux», peut-on lire dans ladite correspondance signée par Maurice Kamto, mais aussi par Christian Penda Ekoka, Albert Dzongang et Paul Eric Kingue, des cadres du MRC également jugés dans cette affaire.

En rappel, Maurice Kamto, arrivé deuxième au scrutin présidentiel d’octobre 2018, a été interpellé en janvier dernier aux côtés d’autres cadres du MRC lors de marches «blanches» organisées par son parti, dans le but de dénoncer la victoire du président Paul Biya qu’il qualifie de «hold-up électoral». Lesquelles marches avaient été interdites par les autorités.

Si pour ses partisans, l'opposant et homme de droit est un «prisonnier politique», selon le gouvernement camerounais, il n’est pas en détention pour avoir exercé des activités politiques, mais pour des faits de droit commun. Pas moins de 13 chefs d’inculpation ont été retenus contre lui. S’il est reconnu coupable, il risque la peine de mort.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 05/09/2019 à 08h11, mis à jour le 05/09/2019 à 08h12