Le Parlement béninois a annoncé jeudi 17 octobre qu’il voterait des lois de réformes électorales « le plus rapidement possible », et accorderait une amnistie pour les personnes toujours en détention depuis les violences post-électorales de mai, pour tenter d’apaiser la crise politique qui secoue le pays.
« Des lois seront votées le plus rapidement possible », a annoncé Louis Vlavonou, le président de l’Assemblée nationale dans un entretien avec la presse. « Au total, entre cinq et six lois seront prises pour concrétiser toutes les décisions qui ont été prises au niveau du dialogue politique », a-t-il expliqué.
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La semaine dernière, le président Patrice Talon avait convoqué les partis politiques enregistrés dans le pays à un « dialogue politique » pour trouver des solutions à la crise politique qui secoue le petit pays d’Afrique de l’Ouest depuis les élections législatives du 30 avril, auxquelles l’opposition n’avait pas pu présenter de candidats.
A l’issue des échanges, qui se sont tenus du 10 au 12 octobre, les représentants de neuf partis – dont la majorité proche du mouvement présidentiel – ont recommandé « l’amendement de la charte des partis politiques et du code électoral, dans l’optique de favoriser la participation de tous les partis politiques au processus électoral ».
Une dizaine de morts par balles depuis mai
Le chef de l’Etat a organisé cette rencontre sans inviter les principaux partis d’opposition. Jeudi matin, à l’ouverture de la séance, le président Talon a demandé « l’intervention du Parlement » pour « examiner les conclusions du dialogue politique ».
Le président de l’Assemblée nationale, dont les élus sont tous proches de la mouvance présidentielle, a également annoncé des mesures « d’amnistie » pour « tous ceux qui sont impliqués dans les événements issus des élections législatives d’avril et après [afin] qu’ils puissent retrouver leur liberté et quiétude ».
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Des dizaines de personnes sont toujours incarcérées après les manifestations de l’opposition qui ont fait une dizaine de morts par balles, début mai à Cotonou puis à la mi-juin, dans le bastion de l’opposition dans le centre du pays.
Dans les rangs de l’opposition béninoise, on craint que le Parlement tente de « faire passer en sourdine la révision de la Constitution et faire aboutir les réformes constitutionnelles » qui avaient été rejetées en 2018, s’emporte l’opposant Guy Dossou Mitokpè.
De nombreux observateurs locaux et internationaux dénoncent régulièrement un tournant autoritaire du président Patrice Talon, élu en avril 2016, dans un pays réputé pour être un exemple démocratique en Afrique de l’Ouest.