La 33e session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine s’est ouverte le 21 janvier courant à Addis-Abeba, en Ethiopie, et se poursuivra jusqu’au 10 février prochain. Pour cette édition, et face aux conflits et crises qui minent le continent et qui entravent son développement, le thème choisi est: «Faire taire les armes: créer des conditions propices au développement de l’Afrique».
A ce titre, une attention particulière est accordée aux travaux du Conseil de paix et de sécurité (CPS), l’organe décisionnel permanent de l’Union africaine pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits. Un organe présidé depuis septembre 2019 par le Royaume du Maroc.
Avant le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, l’institution panafricaine abritera les 6 et 7 février prochain la 36e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine, organe qui comprend les ministres des Etats membres de l’institution.
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Le clou de cette 33e session est bien évidemment le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’institution panafricaine. Cette session est d’autant plus importante qu’à partir de cette année, les chefs d’Etat ne se retrouveront qu’une seule fois par an à Addis-Abeba. La session de juillet étant désormais éliminée et remplacée par une réunion restreinte de chefs d’Etat et du président de la Commission de l’Union africaine.
400 millions de dollars pour le Fonds pour la paix
Du point de vu des enjeux, comme le thème de la session l’indique, l’accent sera mis sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour arrêter les conflits et crises qui minent le développement du continent. A ce titre, le Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine travaille sur le financement des Opérations de soutien à la paix (OSP).
Sur ce point, si l’Union africaine compte toujours sur les partenariats stratégiques en matière de paix et sécurité, le Fonds pour la paix, doté de 400 millions de dollars par les Etats membres, permettra une certaine indépendance de l’Union africaine qui sera à même de conduire son propre programme de paix et de sécurité sur la base de sa propre évaluation des problèmes.
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L’autre enjeu est relatif à la poursuite de la réforme de l’Union africaine. A ce titre, le vice-président de la Commission de l’Union africaine, Kwesi Quartey, a souligné l’importance de la réforme institutionnelle de l’institution panafricaine. Sur ce point, l’Assemblée a mandaté le président de la Commission de l’Union africaine pour développer une nouvelle structure départementale qui soit allégée et axée sur la performance. Cette nouvelle structure doit prendre en considération plusieurs paramètres: la division du travail, les communautés économiques régionales, les mécanismes régionaux, les Etats membres et les organisations continentales.
Il faut souligner que plusieurs points de cette réforme de l’institution panafricaine tardent encore à se mettre en place, dont notamment celui épineux du financement de l’Union africaine.
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Outre ces sujets, les chefs d’Etat de l’Union africaine se pencheront également, lors de cette 33e session des chefs d’Etat et de gouvernement, sur le lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) appelée à entrer en vigueur en juillet prochain.
Cyril Ramaphosa futur président
Il s’agira de la plus grande zone de libre-échange du monde devant regrouper à terme 54 pays du continent. La Zleca, inscrite dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine, devrait aboutir à la création d’un marché de plus de 1,2 milliard de consommateurs pour un PIB évalué actuellement autour de 3.000 milliards de dollars et stimuler les échanges intra-africains encore faibles.
Enfin, la session des chefs d’Etat et de gouvernement sera aussi l’occasion pour le président en exercice de l’Union africaine, le président égyptien Abdel Fettah Al-Sissi, de passer le témoin à son successeur, le sud-africain Cyril Ramaphosa qui présidera aux destinées de l’Union africaine à partir du 10 février prochain, et ce pour une année.