Une enquête a été ouverte suite à l’incident ayant impliqué un gendarme et des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de l’opposant Maurice Kamto le 13 mars dernier à Garoua, capitale régionale du Nord.
Dans un communiqué publié au lendemain de cet incident, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, rapporte qu’un sous-officier de la gendarmerie nationale en service a été «violemment molesté» par les partisans du MRC, membres de la délégation du leader de ce parti politique de passage dans la ville.
Selon le ministre, le gendarme en question, un maréchal des logis, ainsi que ses collègues, étaient «régulièrement commis à une mission classique de renseignement (…) et n’étaient nullement chargés d’attenter à la personne du leader du MRC», comme l’affirme cette formation politique.
Lire aussi : Cameroun: les marches blanches du MTC de Maurice Kamto interdites
En effet, le parti de Maurice Kamto parle de «tentative d’assassinat» contre son président et accuse le gendarme et de deux ses collègues, «en tenue civile» et «à bord des motocyclettes», d’avoir essayé de mettre fin aux jours de l’opposant.
«Après que l’un des trois se soit enfui sans raison, les deux autres, dont l’un porteur d’une arme à feu, se sont présentés, sous la pression de la foule, comme étant des membres des forces de sécurité gouvernementale. Face à ces faits, le suspect porteur de l’arme, le nommé Ngwe Jean Fils, protégé de la fureur des populations, a été conduit, sain et sauf, aux services du gouverneur de la région du Nord avec son arme et la motocyclette qu’il conduisait», affirme le MRC dans un communiqué.
Lire aussi : Cameroun: le principal opposant Kamto est libre
Cette version est battue en brèche par le ministre de la Communication. D’après René Emmanuel Sadi, le gendarme a été pris à parti par des militants du MRC qui l’ont délesté de son arme, alors qu’il avait «promptement décliné son identité et son statut professionnel».
Bien plus, poursuit Emmanuel René Sadi, ce représentant des forces de l’ordre a agi de manière professionnelle puisqu’il «n’a pas fait usage ou tenté de faire usage de son arme de service, du reste soigneusement rangée dans son étui au moment des faits». L’enquête, prescrite par le «haut commandement» et conduite par la légion de gendarmerie du Nord devrait donc permettre d’établir les responsabilités dans cette affaire.