Vidéo. Libye: Khalifa Haftar annonce son retrait de l’accord de Skhirat (Maroc)

DR

Le 28/04/2020 à 12h15, mis à jour le 28/04/2020 à 17h36

VidéoLe maréchal Khalifa Haftar a annoncé le lundi 27 avril son retrait de l’accord politique conclu en 2015 à Skhirat, au Maroc qui avait permis la formation d’un Gouvernement d’union nationale et le transfert du pouvoir à l’armée. Tripoli a dénoncé ce mardi un "coup d’Etat".

C’est un nouveau coup dur pour le processus de paix en Libye venant du maréchal Khalifa Haftar. L’homme fort de l’Est libyen a annoncé le lundi 27 avril son retrait de l’accord politique de Skhirat, négocié puis signé au Maroc en 2015, qui avait conduit à la formation du Gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé actuellement par Fayez El Serraj.

"Nous sommes fiers que les Libyens aient autorisé le commandement général à mettre fin à l’accord politique dans ces circonstances exceptionnelles afin qu’il fasse partie de l’histoire", a souligné Haftar dans un message télévisé retransmis par le bureau des médias de l'Armée nationale libyenne (ANL) sous son commandement, ajoutant que le commandement général de son armée a "accepté la volonté du peuple et son mandat".

Avant cette annonce, le 23 avril, l’homme fort de l’Est libyen avait demandé à ses concitoyens le rejet de cet accord. Conclu en 2015 à Skhirat, au Maroc, cet accord est le seul qui a, jusqu’à présent, permis de réussir quelques avancées dans le dossier libyen.

Il est ainsi à l’origine de la formation du Gouvernement d’union nationale, qui siège à Tripoli, la capitale libyenne, et qui est reconnu par la communauté internationale, notamment les Nations Unies. Toutes les tentatives initiées depuis cette date ont échoué et n’ont pas contribué à consolider cet accord.

Ce retrait qui intervient cinq ans après la signature de l'accord, annonce une nouvelle escalade en Libye. Haftar tourne ainsi le dos à la communauté internationale qui reste fidèle aux résultats de l’accord de Skhirat et notamment à la formation du gouvernement de Tripoli.

En réponse, le GNA a dénoncé une "farce et un nouveau coup d’Etat qui s’ajoute à une série d’autres ayant commencé il y a des années" et explique que le maréchal Haftar qui tente depuis avril 2019 de s’emparer de la capitale Tripoli, voulait "dissimuler la défaite de ses milices et ses mercenaires" et "l‘échec de son projet dictatorial".

Cette sortie intervient alors que le processus de paix en Libye est dans l'impasse totale et que le Secrétaire général de l'ONU est à la recherche d'une personnalité pour occuper le poste d'envoyé spécial de l'ONU en Libye pour relancer les négociations entre les deux parties en conflit.

Par Karim Zeidane
Le 28/04/2020 à 12h15, mis à jour le 28/04/2020 à 17h36