Hopewell Chin'ono "n'a pas été arrêté pour avoir révélé des cas de corruption", a déclaré dans un communiqué la ministre de l'Information Monica Mutsvangwa. "Il a été arrêté pour avoir incité, sur les réseaux sociaux, les Zimbabwéens à renverser le gouvernement par la violence".
Chin'ono a révélé récemment des scandales de corruption dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19 au Zimbabwe, qui ont conduit au limogeage, début juillet, du ministre de la Santé Obadiah Moyo.
Il a été arrêté lundi à Harare, le même jour que Jacob Ngarivhume, qui dirige le parti d'opposition Transformer le Zimbabwe, pour incitation publique à la violence en appelant à manifester le 31 juillet.
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Ngarivhume a appelé à une mobilisation nationale contre la corruption au sein de l'Etat et la situation économique au Zimbabwe, et Chin'ono a lancé des appels sur ses comptes Facebook et Twitter.
La justice zimbabwéenne a refusé leur demande de libération conditionnelle. La ministre de l'Information accuse également "des puissances étrangères" d'avoir participé à "ce complot", soulignant que l'ambassade américaine avait défendu Chin'ono dans un tweet, immédiatement après son arrestation.
"D'autres ambassades occidentales, qui se rangent habituellement derrière les Etats-Unis, ont également fait de l'ingérence sur Twitter ou dans des communiqués, pour faire obstacle à la justice du pays", ajoute-t-elle dans sa déclaration.
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Contactée par l'AFP, l'ambassade américaine n'était pas immédiatement disponible. Les manifestations au Zimbabwe ont de fait été interdites par le couvre-feu et la réintroduction de mesures de confinement décrétées cette semaine par le président Emmerson Mnangagwa, officiellement pour lutter contre la pandémie de Covid-19.
A ce jour, le pays compte 2.124 cas de Covid-19, dont 28 décès. Le Haut Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU a demandé vendredi aux autorités zimbabwéennes de ne pas utiliser la lutte contre le Covid-19 pour réprimer les libertés.
Le Zimbabwe, pays d'Afrique australe, est englué depuis le début des années 2000 dans une grave crise économique et financière, avec le retour de pénuries sur fond d'inflation galopante et de dépréciation du dollar zimbabwéen