Cette fois-ci, c'est la bonne. Après un premier report lors du mois d'avril dernier, Grace et Harry ont finalement organisé leur mariage le 30 août dernier. «La dernière fois, tout était déjà calé et il a fallu repousser à cause de la pandémie. Avec la pression familiale et compte tenu des dépenses déjà engagées, il fallait le faire très vite alors que l'épidémie semble ralentir», indique l'époux, Harry E.
Pour s'adapter à la nouvelle donne, le couple a réduit sa liste d'invités de moitié. Mais il y avait quand même quelque 150 personnes pour la soirée de gala. Malgré les consignes données par les organisateurs, très peu de personnes arboraient un masque, même si des dispositifs de lavage des mains étaient bien visibles devant la salle des fêtes à Ebolowa, capitale régionale du Sud. Lors de l'union civile devant le maire, le protocole était pourtant plus strict sur cet aspect par la suite négligé par les convives.
Selon le Dr Linda Esso, sous-directeur de la lutte contre la maladie, les épidémies et les pandémies au ministère de la Santé publique, les célébrations festives, qu’elles soient religieuses, familiales ou professionnelles, ont largement contribué à la transmission du nouveau coronavirus au Cameroun et dans le monde.
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«La promiscuité des personnes durant ces célébrations entraîne une circulation rapide entre les personnes, que ce soit par les éternuements, la toux ou les contacts directs», déclare-t-elle, lors du traditionnel point de presse sur l'état de la pandémie dans le pays le ce septembre à Yaoundé, la capitale.
De son côté, pour le renouvellement de leurs vœux de mariage, après 40 ans d'union, le couple Matip n'a convié qu'une quarantaine d'invités. Ici, rien à voir avec la symbolique de ce nombre. Le cocktail s'est déroulé en plein air dans leur maison de campagne, non loin de la ville d'Eséka, dans le centre du pays.
«Au village, il y a davantage d'espace pour respecter la distanciation physique dans la répartition des places assises notamment et le problème d'aération ne se pose pas en plein air. Bien que les gens semblent avoir moins peur du coronavirus, nous avons préféré être prudents», indique Matip. Pour les ambianceurs, il faudra repasser. La soirée dansante se limitant à quelques tours de piste des mariés.
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Afin d'éviter que les célébrations festives ne soient des vecteurs de propagation du Covid-19, les autorités locales recommandent notamment de célébrer uniquement les événements importants en présence d’invités ou sinon, les reporter dans la mesure du possible. Mais aussi de veiller au respect scrupuleux des mesures barrières, de prévoir des dispositifs de lavage des mains, de réduire au minimum le nombre d’invités et de veiller à ne pas rassembler plus de 50 personnes dans le même espace. Tout comme il est recommandé de désinfecter les ustensiles, toutes les surfaces et la lingerie utilisés une fois la cérémonie terminée.
«C'est très difficile d'appliquer ces règles lors des fêtes. Comment danser ou manger en arborant un masque? Tout cela rend l'ambiance pesante. On constate de même qu'il y a davantage de célébration en petits comités, voire en catimini. Si pour les organisateurs, les coûts sont moins élevés, ce n'est vraiment pas dans l'esprit africain», se désole Charles Likeng, enseignant.
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Au demeurant, malgré les mises en garde des autorités sur une possible résurgence de la maladie, la tendance est à un retour progressif aux célébrations festives bondées ante-coronavirus. La maladie fait moins peur aux populations, qui veulent globalement continuer à vivre normalement malgré ce nouveau contexte.
Au 3 septembre 2020, la situation épidémiologique du coronavirus au Cameroun faisait état de 19.604 cas positifs confirmés, dont 18.448 rémissions et 414 décès, avec un taux d'occupation des lits de 2,7%.