Mercredi soir, un manifestant de 20 ans, Mohamed Abdel Majid, a été tué par balle par la police et au moins 14 autres ont été blessés, selon un comité de médecins lié au mouvement qui a entraîné la chute du président Omar el-Béchir en avril 2019.
Répondant à un appel de l'Association des professionnels du Soudan, fer de lance de ce soulèvement, des protestataires se sont réunis vendredi pour le deuxième jour consécutif dans la capitale et sa ville jumelle d'Oumdourman afin de réclamer justice pour le manifestant tué, selon le journaliste de l'AFP.
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Ils ont bloqué l'accès à un pont sur le Nil bleu, reliant le centre à l'est de la ville, et ont installé des points de contrôle informels, constitués de blocs de pierre, où ils procédaient à la fouille des passants, selon la même source.
"Si le gouvernement souhaite que l'on rouvre le pont, il doit révéler (l'identité de) l'assassin de Mohamed (...) et l'arrêter", a déclaré à l'AFP Mohamed Hassan, un protestataire qui était positionné à un point de contrôle.
Jeudi, le gouverneur de Khartoum Ayman Nimr a reconnu "l'entière responsabilité" des autorités dans la mort du manifestant et a appelé le Parquet à ouvrir une enquête.
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Dans un communiqué diffusé vendredi, la famille de la victime a annoncé son soutien aux manifestants et indiqué qu'elle ne retrouverait "la paix qu'avec un châtiment équitable".
L'armée et la police avaient été largement déployée mercredi dans la capitale pour empêcher le rassemblement.
Arrivé au pouvoir en août 2019 à l'issue d'un accord entre l'armée et le mouvement de contestation, le gouvernement de transition composé de militaires et de civils doit face à une sévère crise économique et à une détérioration des conditions de vie dans un pays miné par la chute de la monnaie nationale et la hausse des prix.
En décembre 2018, le triplement du coût du pain décidé par le gouvernement de M. Béchir, aujourd'hui arrêté et jugé, avait été le déclencheur de la révolte populaire.