Les manifestations contre le gouvernement, généralement réprimées dans la violence, se succèdent depuis plusieurs semaines à Luanda, motivées par le taux élevé de chômage, le coût de la vie, et la corruption étatique.
Les protestataires, soutenus par l'Unita, le principal parti d'opposition, demandent également la tenue d'élections locales, reportées à cause de la pandémie de coronavirus.
Le dernier rassemblement, le 24 octobre, avait été violemment dispersé par la police antiémeute, qui avait arrêté plus de 100 personnes.
L'opposition avait appelé à une nouvelle manifestation mercredi, jour de la fête de l'Indépendance, mais elle avait été interdite par les autorités locales qui avaient invoqué les restrictions liées à la pandémie.
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Les forces de sécurité ont affronté des dizaines de jeunes qui ont défié l'interdiction, les arrosant de lacrymogène et frappant les manifestants en fuite avec des matraques.
Un photographe de l'AFP sur place a également vu la police tirer à balles réelles.
Une vidéo montrant un manifestant mort a été diffusée sur les réseaux sociaux, mais l'AFP n'a pu confirmer ce décès de source indépendante.
"L'Angola utilise du gaz lacrymogène pour disperser des manifestants pacifiques", a déploré Zenaida Machado, de l'ONG Human Rights Watch.
Les manifestations étaient plutôt rares lorsque l'actuel président Joao Lourenco avait succédé à Jose Eduardo dos Santos en 2017, faisant renaître l'espoir d'un changement après des décennies de corruption et de népotisme.
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Mais le désenchantement a enflé ces derniers mois contre le gouvernement, jugé incapable de tenir ses promesses de se débarrasser de la corruption et relancer l'économie.
Un sondage publié le mois dernier par la société de renseignement économique ExxAfrica montrait que les deux tiers des Angolais étaient mécontents de leur gouvernement et pessimistes à propos de leur avenir dans le pays.
Plus de 70% des personnes interrogées disaient aussi ne pas se sentir en sécurité et s'inquiétaient des violences policières grandissantes.
L'ONG Amnesty International a appelé mardi les autorités angolaises à respecter "la liberté d'expression et de réunion pacifique".