Tensions en Centrafrique: les autorités camerounaises renforcent la sécurité à la frontière commune

Un poste frontalier entre le Cameroun la RCA.

Un poste frontalier entre le Cameroun la RCA.. DR

Le 22/12/2020 à 10h53, mis à jour le 22/12/2020 à 15h17

Face à la situation sociopolitique actuelle en République centrafricaine à la veille des élections présidentielles, le gouverneur de la région de l’Est du Cameroun a présidé une réunion sécuritaire dimanche dernier. Et ce, alors que le pays fait face à un nouvel afflux de réfugiés centrafricains.

Depuis la dégradation sociopolitique et sécuritaire en République centrafricaine (RCA), ces derniers jours, les autorités camerounaises sont en veille permanente. C’est dans ce contexte que le gouverneur de la région de l’Est, Grégoire Mvongo, a présidé, dimanche 20 décembre, dans la ville de Garoua-Boulaï, frontalière avec la RCA, une réunion de sécurité.

Il était notamment accompagné des responsables de la sécurité, dont le général de brigade Joseph Nouma, commandant de la 12e Brigade d’infanterie motorisée. Pour les autorités, il y a urgence, au regard de la situation sécuritaire qui se dégrade côté centrafricain.

«Il y a des répercussions ici à Garoua-Boulaï. Le nombre de réfugiés augmente sensiblement de jour en jour (…) Nous sommes venus pour rassurer les populations et renforcer nos dispositifs. Nous avons eu une série de rencontres et je repars rassuré», a déclaré le gouverneur aux médias officiels à l’issue de sa visite.

Le Cameroun partage une frontière commune d'environ 800 km avec la RCA. Selon la presse locale, environ 200 Chinois travaillant en RCA ont trouvé refuge dans cette ville frontalière depuis le week-end dernier. Idem pour des hautes personnalités centrafricaines, à l’instar de Simplice Matthieu Sarandji, ministre d’État centrafricain, conseiller spécial à la présidence, qui se trouvait en campagne électorale pour les législatives du 27 décembre prochain dans la Mambéré Kadei.

Cet afflux de personnes est enregistré alors que le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a repris récemment les opérations de rapatriement volontaires des Centrafricains déplacés dans l’Est du Cameroun suite à la crise sociopolitique de 2013. Une opération suspendue en début d’année 2020 à cause de la crise sanitaire liée au coronavirus.

La ville de Garoua-Boulaï abrite du reste le plus grand camp de réfugiés centrafricains, dans la localité de Gado-Badzere. D’ici fin décembre 2020, environ 1.500 réfugiés centrafricains au total devraient ainsi regagner leur pays d’origine. La région de l’Est du Cameroun abrite plus de 180.000 réfugiés centrafricains, selon les données du HCR.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 22/12/2020 à 10h53, mis à jour le 22/12/2020 à 15h17