Dans ce courrier, la directrice de la Commission ougandaise des Communications (UCC), Irene Sewankambo, ordonne aux opérateurs de "suspendre immédiatement tout accès" à ces services, notamment Facebook, Twitter, WhatsApp, Signal et Viber.
Cette décision a d'abord été annoncée de manière "violente et agressive" lors d'appels téléphoniques aux opérateurs plus tôt dans la journée, a expliqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, une source travaillant dans le secteur des télécommunications.
Selon elle, les autorités ont fait comprendre aux fournisseurs d'accès que cette mesure a été prise en représailles de la fermeture par Facebook de plusieurs comptes appartenant à des responsables gouvernementaux ou des soutiens du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986 et qui brigue un nouveau mandat.
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Le géant américain avait justifié cette décision lundi en expliquant que ces comptes formaient un réseau lié au ministère ougandais de l'Information, qui mettait en œuvre un "comportement inauthentique coordonné", pour "influer sur le débat public en amont de l'élection".
Lundi, une liste de plus de 100 réseaux privés virtuels (VPN), des services qui permettent d'accéder à internet en se connectant via un autre pays que sa localisation réelle et ainsi de contourner les restrictions d'accès locales, a été distribuée aux fournisseurs d'accès ougandais, a précisé la source spécialiste des télécommunications. L'accès à ces outils doit également être bloqué.
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Depuis lundi, de nombreux utilisateurs des réseaux sociaux et des services de messagerie en ligne ont rapporté des problèmes pour y accéder.
Le régulateur ougandais nie lui toute restriction d'accès dans le pays.
"Je n'ai pas connaissance de directives visant à bloquer l'accès à Internet ou aux réseaux sociaux", a assuré à l'AFP un porte-parole de l'UCC, Ibrahim Bbosa.
Il a reconnu "des lenteurs de connexion, qui peuvent être dues à l'importance du trafic provoqué par les élections à venir", selon lui.