L’Ethiopie inquiète le Soudan en entamant la seconde phase du remplissage du réservoir de son mégabarrage sur le Nil

Le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (Gerd) en cours de construction.

Le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (Gerd) en cours de construction. . DR

Le 07/02/2021 à 07h16, mis à jour le 07/02/2021 à 07h28

Khartoum a averti samedi que le projet de l'Ethiopie d'entamer la deuxième phase de remplissage de son mégabarrage sur le Nil constituait "une menace directe pour la sécurité nationale soudanaise".

Addis Abeba avait annoncé en juillet avoir atteint son objectif de remplissage du barrage pour la première année et a récemment affirmé qu'il continuerait sur sa lancée, qu'il y ait ou non un accord sur ce sujet de litige avec l'Egypte et le Soudan.

"Si l'Ethiopie continue à remplir le barrage (...), ce sera une menace directe à notre sécurité nationale", a déclaré à l'AFP le ministre soudanais de l'Eau Yasser Abbas.

"Cela menacera également la vie de la moitié de la population dans le centre du Soudan, ainsi que l'irrigation des projets agricoles et l'alimentation en énergie à partir du barrage (soudanais) de Roseires", dans le sud du Soudan, a-t-il dit.

Le Soudan, l'Egypte et l'Ethiopie négocient sans succès depuis près d'une décennie concernant la gestion et le remplissage du réservoir du Grand barrage de la Renaissance qu'Addis-Abeba construit sur le Nil bleu.

Le projet lancé en 2011 est destiné à devenir la plus grande installation hydroélectrique d'Afrique.

Le Caire et Khartoum, en aval, craignent que le barrage ne menace leurs propres installations.

"Il sera impossible de faire fonctionner le barrage de Roseires sans un accord contraignant et des échanges quotidiens concernant la quantité d'eau", a dit Abbas.

Sans accord, le ministre estime aussi que "le barrage de Merowe perdra 30% de l'énergie électrique qu'il génère, ce qui affectera les stations d'eau potable", en référence à une installation au nord de Khartoum.

Le Soudan suggère une médiation sur la question par les Nations unies, l'Union africaine et les Etats-Unis. Le mois dernier, les dernières discussions sur le sujet ont échoué.

Le Nil, qui coule sur quelque 6.000 kilomètres, est une source d'approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d'Afrique de l'Est.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 07/02/2021 à 07h16, mis à jour le 07/02/2021 à 07h28