Dans une vidéo d’une dizaine de minutes diffusée sur les réseaux sociaux, un homme reçoit de violentes gifles et des coups de pieds, assénés par des hommes en tenue militaire, munis d’une machette.Le colonel Cyrille Serge Atonfack Guemo, porte-parole de l'armée, a reconnu dans un communiqué que des "éléments des forces de défense et de sécurité" étaient "compromis dans cet acte inacceptable".
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Il a indiqué avoir identifié "deux gendarmes, deux soldats et quatre policiers" qui ont "été immédiatement mis aux arrêts". Selon le communiqué, les faits se sont déroulés jeudi dans la localité de Ndu, dans le Nord-Ouest anglophone, et une enquête judiciaire a été ouverte.L’homme, soupçonné "d'être un relais criminel et terroriste local", reçoit également de violents coups sur la plante des pieds portés par le flanc de la machette.Selon le communiqué, ces faits sont "en rupture avec (...) la protection des droits humains"."Nous nous félicitons de l'ouverture d'une enquête", a réagi auprès de l'AFP Ilaria Allegrozzi, chercheuse au sein de l'ONG Human Rights Watch pour le Cameroun.
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Dans la nuit de samedi à dimanche, trois chefs traditionnels du département du Lebialem, dans le Sud-Ouest, ont par ailleurs été "fusillés", et leurs corps jetés dans une rivière, par un groupe conduit par un chef séparatiste, Field Marshal, a rapporté lundi dans un autre communiqué un ministre anglophone, Paul Tasong.Selon lui, les victimes étaient notamment "accusées de veiller au bon fonctionnement des écoles" de leur village.Les écoles sont régulièrement prises pour cibles, car assimilées par les rebelles anglophones au pouvoir central. Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest anglophones du pays sont en proie depuis plus de trois ans à un sanglant conflit entre des groupes armés, qui réclament l'indépendance de ces deux régions peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise, et les forces de sécurité.Les deux camps sont régulièrement accusés de crimes commis contre des civils par les ONG internationales et l'ONU. Les combats au Cameroun anglophone, mais aussi les exactions et meurtres de civils par les deux camps, selon de nombreuses ONG, ont fait plus de 3.000 morts et ont forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile depuis 2017.