Le Prix Ibrahim 2020 de la "bonne gouvernance" attribué au président sortant du Niger Mahamadou Issoufou

Le président du Niger Mahamadou Issoufou.

Le président du Niger Mahamadou Issoufou.. AFP

Le 09/03/2021 à 07h44, mis à jour le 09/03/2021 à 07h45

Le président sortant du Niger, Mahamadou Issoufou, qui laissera début avril sa place à Mohamed Bazoum au cours de la première transition démocratique entre deux présidents élus du pays, s'est vu décerner lundi le prix Ibrahim 2020, qui récompense une "gouvernance exceptionnelle" en Afrique.

"Le Comité du Prix souligne le leadership exceptionnel du président Issoufou, à la tête d'un des pays les plus pauvres au monde, confronté à un cumul de défis apparemment insurmontables", indique un communiqué de la Fondation Mo Ibrahim.

"Le sentiment qui m'anime est un sentiment de fierté, je me sens honoré et à travers moi c'est l'ensemble du peuple nigérien qui est honoré", a réagi le président Issoufou dans un entretien à l'AFP.

"Je pense qu'on a fait progresser le Niger sur la voie de la mise en place d'institutions démocratiques fortes et stables. Un aspect extrêmement important: très prochainement, pour la première fois au Niger, il y a aura un passage de témoin d'un président démocratiquement élu à un autre président démocratiquement élu, c'est inédit dans l'histoire du Niger", a-t-il ajouté.

Selon Issoufou, qui cèdera sa place le 2 avril au nouveau président Bazoum, "il y a une vie après le pouvoir". "Je prépare cette vie (...) j'ai l'intention de créer une fondation, ça sera la FIM, la Fondation Issoufou Mahamadou" qui "aura pour but la promotion des valeurs démocratiques, la promotion de la Paix, la promotion du panafricanisme", a-t-il indiqué.

Mahamadou Issoufou, 68 ans, a été pendant 10 ans président du Niger, pays à l'histoire rythmée par les coups d'Etat. Il quitte le pouvoir volontairement à l'issue des deux mandats que lui permet la Constitution, renonçant aux sirènes d'un troisième mandat auxquelles ont succombé plusieurs de ses pairs africains en modifiant leur texte constitutionnel.

Mohamed Bazoum, bras droit et dauphin de Issoufou, a été élu après un second tour fin février, dont les résultats contestés par l'opposition ont occasionné des troubles dans Niamey qui ont fait deux morts.

Fondé par Mo Ibrahim, riche entrepreneur anglo-soudanais des télécommunications, le prix Ibrahim récompense un ancien chef d'Etat ou de gouvernement d'un pays d'Afrique subsaharienne pour son travail dans l'intérêt du public ou son action en faveur du développement durable.

Issoufou est le sixième lauréat du prix Ibrahim, richement doté, qui n'avait plus été décerné depuis 2017, faute de candidat réunissant les qualités requises.

Outre le président du Niger, cinq anciens présidents africains ont été récompensés depuis 2007, quand le prix a été accordé pour la première fois: le Mozambicain Joaquim Chissano (2007), le Botswanais Festus Gontebanye Mogae (2008), le Capverdien Pedro De Verona Rodrigues Pires (2011), le Namibien Hifikepunye Pohamba (2014) et la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf (2017).

L'ancien président sud-africain Nelson Mandela, icône de la lutte contre l'apartheid, a été fait lauréat honoraire du prix en 2007.

Les lauréats du prix Ibrahim reçoivent cinq millions de dollars, versés sur dix ans.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 09/03/2021 à 07h44, mis à jour le 09/03/2021 à 07h45