Le Soudan et surtout l'Egypte en aval du fleuve voient ce barrage en cours de construction comme une menace pour leurs ressources en eau et multiplient les mises en garde contre l'Ethiopie, qui a encore affirmé la semaine dernière sa détermination à poursuivre son projet en dépit du vif contentieux.
Les pourparlers entre les trois pays accueillis début avril par le Congo, président de l’Union africaine, n’ont pas permis de parvenir à un accord sur ce contentieux.
"Le Premier ministre Abdallah Hamdok a invité ses homologues égyptien Moustafa Madbouli et éthiopien Abiy Ahmed à un sommet dans les 10 jours pour évaluer les négociations concernant le barrage", a indiqué le bureau du Premier ministre dans un communiqué mardi soir.
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Hamdok a estimé qu'il était "urgent de parvenir à un accord sur cette question" et s'est dit préoccupé quant à l'avancement des travaux de construction du barrage.
Le sommet tripartite à huis clos se tiendra par vidéoconférence, selon le communiqué.
Le grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD) est une source de tensions entre les trois pays depuis la pose de la première pierre en avril 2011.
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Le barrage est construit dans le nord-ouest de l'Ethiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu, un bras du fleuve qui fait la jonction avec le Nil blanc plus au nord à Karthoum, avant de poursuivre son cours vers l'Egypte.
Le GERD pourrait devenir le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique avec une capacité annoncée de près de 6.500 mégawatts.
L'Ethiopie affirme que le barrage est vital pour répondre aux besoins en énergie de ses 110 millions d'habitants.