Le mega-barrage, censé devenir la plus grande infrastructure hydroélectrique d'Afrique une fois achevé, a généré un conflit diplomatique qui dure depuis près de dix ans entre Addis-Abeba et les pays en aval, l'Égypte et le Soudan. L'Éthiopie affirme que le projet est essentiel à son développement, mais Le Caire et Khartoum craignent pour leurs ressources en eau.
En l'absence d'accord contraignant, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni le 8 juillet pour négocier un accord sur l'utilisation et la gestion de ce projet de 4,2 milliards de dollars. "Il est regrettable de constater que l'avancement des négociations a été freiné et politisé", a déclaré le ministère éthiopien des Affaires étrangères dans un communiqué
."L'Éthiopie a clairement indiqué à maintes reprises que ce n'est pas productif et que le fait de porter le sujet devant le Conseil de sécurité des Nations unies était et reste inutile et loin du mandat du Conseil", a-t-il ajouté.
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Addis-Abeba souhaite au contraire que les négociations soient menées par l'Union africaine (UA), qui traînent depuis des années, estimant que l'organe panafricain est le plus à même de "répondre aux préoccupations de chaque partie".
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, avait déclaré la semaine dernière au Conseil de sécurité que la gestion de la crise par l'UA était dans l'impasse. Shoukry a demandé au Conseil d'adopter un projet de résolution proposé par la Tunisie, exigeant un règlement du différend dans les six mois, et à l'Éthiopie d'arrêter le remplissage du réservoir du barrage.
L'Éthiopie a toutefois déclaré qu'elle poursuivrait la deuxième phase de remplissage du réservoir en juillet et en août, même si aucun accord n'a été conclu. "L'Éthiopie s'est engagée à mener à bien le processus trilatéral dirigé par l'UA en vue de parvenir à un résultat mutuellement acceptable", a déclaré le ministère, exhortant l'Égypte et le Soudan "à négocier de bonne foi".