A la demande de la femme enceinte, l’interruption volontaire de grossesse (IVg) "peut être autorisée" jusqu'à douze semaines "lorsque la grossesse est susceptible d’aggraver ou d’occasionner une situation de détresse matérielle, éducationnelle, professionnelle ou morale", stipule désormais la loi relative à la santé sexuelle et la reproduction, dont une modification a été votée dans la nuit.
"Cette mesure vient soulager les peines de nombreuses femmes qui, face à la détresse d’une grossesse non désirée, se trouvent obligées de mettre leur vie en jeu par des pratiques d’interruption de grossesse dans des conditions non sécurisées", a déclaré le ministre béninois de la Santé Benjamin Hounkpatin lors d'un point presse à Cotonou.
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Près de 200 femmes meurent chaque année au Bénin des suites de complications d'un avortement, selon les chiffres du gouvernement.
"Plusieurs familles continuent de pleurer la perte d’un enfant, d’une épouse, d’une mère partie tragiquement à la suite d’un avortement compliqué. Ces blessures sont irréparables. Pourtant on peut bien éviter ce drame qui se joue sous nos yeux", a ajouté le ministre.
L'IVG était auparavant interdite au Bénin sauf circonstances exceptionnelles, comme lorsque la grossesse était la conséquence d'un viol ou d'une relation incestueuse ou en cas de risque pour la vie de la femme.
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La mesure a déclenché une levée de bouclier d'une partie de la société béninoise et notamment de la Conférence épiscopale du Bénin, qui dans un communiqué la veille, affirmait que "la légalisation de l’avortement est la culture de la mort".
"L’acte qui est posé doit être perçu comme une mesure de santé publique dont l’unique objectif est de sauver des vies humaines", a de son côté affirmé le ministre lors de son point presse.