Dans la capitale, ils brandissaient des drapeaux libyens et berbères ainsi que des pancartes avec des inscriptions en arabe et en anglais contre la participation aux élections de ceux qu'ils ont qualifié de "criminels de guerre".
Certains manifestants ont piétiné les portraits de Seif al-Islam Kadhafi et de Khalifa Haftar, barrés d'une croix rouge, ont constaté des journalistes de l'AFP.
A Misrata, ils étaient "plusieurs centaines" à protester de la même manière, selon la télévision privée libyenne Libya Febrayer. "Oui aux élections, non aux criminels", scandaient les protestataires.
Mardi, le maréchal Haftar s'est porté candidat à la présidentielle de décembre, deux jours après Seif al-Islam Kadhafi, recherché par la Cour pénale internationale pour des accusations de "crimes contre l'humanité".
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A Tripoli, un manifestant a pris la parole en anglais pour crier: "Le sang des martyrs n'a pas coulé en vain".
"Non aux lois de Aguila" (Saleh, le chef du parlement, proche du maréchal Haftar), "Non aux élections sans Constitution", lisait-on sur les pancartes.
Khaled el-Mechri, président du Haut Conseil d'Etat (HCE) - équivalant du Sénat - a annoncé boycotter ces élections. "Je ne participerai pas au processus électoral. Ni comme électeur ni comme candidat", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur sa page Facebook vendredi.
Il figure parmi ceux qui ont rejeté la loi électorale, ratifiée sans vote par M. Saleh en septembre, qu'il dénonce comme taillée sur mesure pour le maréchal Haftar.
Le président du HCE a laissé planer le doute sur la tenue des élections à partir du 24 décembre, comme le prévoit la feuille de route établie sous l'égide de l'ONU pour aider la Libye à sortir d'une crise politique majeure.
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"Nous sommes conscients de la forte volonté chez tous les Libyens de vouloir changer les choses" à travers ces élections, a dit Mechri.
Mais il a dénoncé des "lois électorales viciées".
Le président du HCE a dit vouloir faire une "proposition" pour repousser le début du processus électoral "au 15 février 2022".
Il est prévu que la présidentielle se tienne le 24 décembre et les législatives un mois plus tard, après la décision du Parlement en octobre de dissocier les deux scrutins.