Elles accomplissent des tâches essentielles pour le ménage en tant que aide à domicile, femme de ménage, gouvernante et nounou. Elles fournissent également des milliards de dollars en transfert de fonds pour leurs pays d’origine.
Malgré leur importante contribution, ces travailleuses domestiques migrantes sont exposées à un risque élevé de violation des droits du travail et des droits humains telles que les salaires irréguliers ou non payés, de longues heures de travail, l’absence de jours de repos ou de vacances, une alimentation et un logement inadéquats, une liberté de mouvement limitée, parfois des violences sexuelles et une exploitation du travail.
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Pour y remédier, la convention numéro 189 de l’organisation internationale du travail a été adoptée en 2011. Elle propose un ensemble historique de standards internationaux destinés à améliorer les conditions de travail des travailleurs domestiques dans le monde donc une très large majorité de femmes et de filles. Elle exige que leurs droits fondamentaux soient identiques à ceux des autres travailleurs.
Le Niger qui n’a pas encore ratifié la convention est accompagné par ses partenaires tels que ONU-femmes pour faire progresser la protection des droits humains des travailleuses migrantes domestiques à travers un ensemble d'initiatives de sensibilisation et de rencontres multi-acteurs.
«Nous avons réuni le gouvernement du Niger à travers certains ministères sectoriels tels celui de l’Emploi du Travail et de la Protection sociale, le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Promotion des femmes et de la Protection des enfants, les organisations des travailleurs et des employeurs et la société civile. Nous aimerions avoir une série de recommandations pour améliorer le cadre nigérien en matière de promotion des droits des travailleuses migrantes domestiques», déclare Catherina Tokiaro d'ONU-femmes Niger.
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Au Niger, selon ONU-femmes, de nombreuses travailleuses migrantes sans papiers sont soumises à des horaires de travail excessifs imposés par des employeurs qui profitent de leurs situations irrégulières. Elles sont exposées ainsi à un risque élevé d’atteinte verbale, mentale, physique et sexuelle de la part de leurs employeurs, et peuvent également être victimes d’exploitation par le travail. Les syndicats de défense des droits des travailleurs, les ONG et la société civile restent mobilisés pour faire progresser la protection des droits humains des travailleurs migrants domestiques au Niger.
«Premièrement, nous voudrions qu’il y ai une loi formelle dans ce cadre. Deuxièmement, nous voudrions que le Niger ratifie cette convention 189 de l’Organisation internationale du travail (OIT) dans les meilleurs délais. Nous avions lors d’une rencontre avec le premier ministre évoqué la ratification de cette convention, mais vous savez que l’administration est souvent lente», explique Moumouni Magagi, de l'Union syndicale des travailleurs du Niger.
Le Niger a ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux et régionaux de protection et de promotion des droits de l’Homme. Membre de l’OIT depuis 1961, le Niger à ratifié 41 conventions de l’OIT. Il déploie, selon le ministère de l’Emploi, d’énormes efforts en termes de sensibilisation et de formation des principaux acteurs concernés pour une meilleure appropriation de l’instrument au niveau national.