Pénurie de carburant au Kenya: le patron du fournisseur français Rubis expulsé

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Le 14/04/2022 à 14h07, mis à jour le 14/04/2022 à 14h10

Le directeur général en Afrique de l'Est du fournisseur français de carburant Rubis a été expulsé du Kenya, selon la ministre de l'Energie du pays touché depuis une dizaine de jours par une pénurie de carburant créant de longues files d'attente aux stations-service.

Interrogée lors d'une conférence de presse sur une possible expulsion de Jean-Christian Bergeron, évoquée la veille par des sources au ministère de l'Intérieur, la ministre Monica Juma a déclaré, sans plus de détails : «Il n'y a rien de nouveau à ajouter. Il est parti la nuit dernière».

Mercredi, deux sources au sein du ministère de l'Intérieur avaient déclaré à l'AFP qu'un ordre d'expulsion était signé à l'encontre du patron de Rubis. L'une d'elle a justifié cette décision par des accusations de «sabotage économique».

«La crise du carburant dans le pays est créée par des distributeurs d'essence exportant du carburant destiné au marché local, et Rubis a joué un large rôle là-dedans», a-t-elle précisé.

Rubis est un important acteur des produits pétroliers au Kenya, y opérant selon son site internet 230 stations-service via les enseignes Rubis, Gulf Energy, Kenol et Kobil. L'entreprise gère également des dépôts de carburant au Kenya mais aussi au Burundi, Rwanda et Ouganda.

Contacté par l'AFP au Kenya, Rubis n'était pas disponible dans l'immédiat pour des commentaires.

Devant la presse, Mme Juma n'a à aucun moment prononcé le nom de Rubis ou de son directeur, mais s'en est prise aux pratiques de «certains" distributeurs, les accusant d'être à l'origine de la pénurie tout en assurant que le pays disposait de stocks suffisants.

«Certains acteurs ont (...) détourné des chargements destinés à l'usage domestique pour les exporter dans la région afin d'améliorer encore davantage leurs profits anormaux», a-t-elle déclaré.

«Le gouvernement ne tolérera aucune entité ou personne qui cause des difficultés en créant soit des problèmes artificiels soit du stress», a-t-elle ajouté.

La ministre a également accusé certains distributeurs de vendre plus cher que le prix plafonné à la pompe ainsi que de faire de la rétention de stock, dans l'attente de voir si les prix seraient réévalués jeudi par les autorités kényanes lors de leur revue mensuelle, au regard de la hausse du marché mondial du pétrole.

Peu après son discours, l'autorité de régulation de l'énergie et du carburant (EPRA) a annoncé une hausse à la pompe de 9,90 shillings kényans (7 centimes d'euros) par litre de carburant, à 144,62 pour l'essence et 125,50 pour le diesel.

Depuis le début de la pénurie de carburant, dans les premiers jours d'avril, gouvernement et fournisseurs s'en renvoient mutuellement la responsabilité.

Les fournisseurs accusent le gouvernement d'importants arriérés dans le versement des subventions, affirmant attendre ces paiements de l'Etat depuis quatre mois.

Jeudi, Mme Juma a déclaré que le gouvernement était en possession de ces montants et allait les verser «rapidement».

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 14/04/2022 à 14h07, mis à jour le 14/04/2022 à 14h10