RDC: une mystérieuse pénurie d'essence sème le chaos à Kinshaha

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Le 09/09/2022 à 07h41, mis à jour le 09/09/2022 à 07h43

De longues files d'attente devant les stations-service ont continué jeudi de provoquer des embouteillages monstres à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC) en proie depuis plusieurs jours à une pénurie d'essence massive et inexpliquée.

Depuis lundi, le carburant à la pompe s'est raréfié et des stations-service ont progressivement fermé dans la mégapole d'environ 15 millions d'habitants, pour des raisons que le gouvernement n'a pas dévoilées.

Dans un communiqué, le ministère congolais des Hydrocarbures a indiqué avoir enregistré une baisse significative de stocks de carburant dans le pays et imposé aux pétroliers distributeurs de rationner les ventes à la pompe.

Sur la télévision d’État mardi soir, le ministre des Hydrocarbures Didier Budimbu a exhorté les habitants de Kinshasa à réduire leur consommation de carburant.

"Les consommateurs doivent savoir que pour chaque litre d'essence acheté, l'État paie 1.700 francs congolais (0,83 USD)", s'est-il justifié.

Selon une source proche du milieu patronal congolais, la pénurie serait due au fait que le gouvernement n'a pas versé aux importateurs sa quote-part en vue du renouvellement des stocks.

Selon le système de rationnement actuel, les automobilistes sont autorisés à acheter 20 litres d'essence et les chauffeurs de bus 30 litres.

Mais dans la pratique, personne n'arrive à s'en procurer, et les véhicules s'agglutinent en longues files d'attente autour des stations-service dans l'espoir d'un prochain réapprovisionnement, bloquant la circulation dans une ville où les embouteillages sont déjà courants en temps normal.

"C'est ma deuxième nuit passée sous les étoiles en attendant d'acheter de l'essence", a ainsi déclaré à l'AFP Camille Mulangu, un chauffeur de taxi qui patiente devant une station-service dans le centre des affaires de Kinshasa. Mais "il n'y a aucun signe que la situation va s'améliorer", déplore-t-il.

Justin Kashala, un homme d'affaires de 30 ans, a indiqué qu'il attendait dans sa voiture depuis 6 heures du matin. "Comment on va travailler, comment on va faire de l'argent? C'est trop !", a-t-il déclaré à l'AFP.

Le ministre des Hydrocarbures Budimbu a promis des réapprovisionnements d'essence pour le 14 septembre, et déclaré que les pénuries de gasoil et kérosène seraient elles résolues beaucoup plus rapidement.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 09/09/2022 à 07h41, mis à jour le 09/09/2022 à 07h43