Libye: Washington appelle au déblocage "immédiat" de sites pétroliers

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Le 27/04/2022 à 15h55, mis à jour le 27/04/2022 à 16h02

Les Etats-Unis se sont dits mercredi "profondément préoccupés" par la fermeture de sites pétroliers en Libye sur fond de querelles politiques entre deux gouvernements rivaux, et ont appelé à y mettre fin "immédiatement".

«Les Etats-Unis sont profondément préoccupés par la poursuite de la fermeture (de sites pétroliers, NDLR) qui prive les Libyens de revenus conséquents et contribue à la hausse des prix, entraînant des pannes d'électricité, des problèmes d'approvisionnement en eau et des pénuries de carburant», a affirmé l'ambassade américaine à Tripoli dans un communiqué.

Les dirigeants libyens «doivent réaliser que ce blocage nuit à tous les Libyens et qu'il a des répercussions sur l'économie mondiale», a ajouté l'ambassade, les exhortant à y «mettre fin immédiatement».

Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et minée par les divisions entre l'Est et l'Ouest du pays, la Libye dotée des réserves les plus abondantes d'Afrique est en proie à une crise institutionnelle.

En février, le Parlement siégeant dans l'Est a désigné l'ancien ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha comme nouveau Premier ministre. Mais celui-ci n'a pas réussi à évincer l'exécutif en place à Tripoli d'Abdelhamid Dbeibah, lequel refuse de remettre le pouvoir avant la tenue d'élections.

Dans ce contexte, le pays connaît depuis mi-avril une vague de fermetures forcées de sites de production pétroliers, occasionnant des pertes de quelque 600.000 barils par jour, au moment où le marché est déjà sous pression en raison de la guerre en Ukraine.

Considérés comme proches du camp de l'Est, les groupes à l'origine des blocages réclament le transfert du pouvoir à Bachagha, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est, ainsi qu'une répartition équitable des recettes pétrolières.

Washington a maintes fois «conseillé» la mise en place d'un «mécanisme financier provisoire» pour gérer les revenus pétroliers et «empêcher le détournement de fonds à des fins politiques», a rappelé l'ambassade.

Les derniers blocages sont survenus après l'annonce du transfert par la Compagnie nationale de pétrole (NOC) de huit milliards de dollars de revenus pétroliers aux caisses du gouvernement de Tripoli, suscitant l'ire du camp de l'Est.

Notant que ce transfert a été effectué sans tenir compte des procédures en place, l'ambassade a toutefois qualifié les blocages qui ont suivi de «réponse précipitée qui porte atteinte au peuple libyen et sape la confiance internationale en la Libye en tant qu'acteur responsable dans l'économie globale».

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 27/04/2022 à 15h55, mis à jour le 27/04/2022 à 16h02