A l’issue de la campagne agricole écoulée, a déclaré le responsable, la production céréalière du Burkina Faso s’est établie à 4.661.140 tonnes à la date du 28 juin 2022. Il s'agit d'une baisse de 10% par rapport à la campagne 2020-2021 et de 2,6% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Au regard de ces résultats, environ 52% des ménages burkinabè éprouvent des difficultés pour couvrir leurs besoins alimentaires sur la base de leurs propres productions et devront, selon les analystes, recourir au marché qui est lui-même déjà marqué par l’inflation généralisée et l’insécurité.
Pour Bonogo, cette lecture assez exhaustive de la situation démontre une fois de plus la volonté du gouvernement de juguler la conjoncture et d'œuvrer au renforcement de la résilience des personnes vulnérables et à l’amélioration de leurs conditions de vie. «En dehors du mécanisme de subvention des intrants, la Centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA) s’emploie à mettre à la disposition des acteurs 73.000 tonnes d’engrais, dont une importante partie est déjà acheminée dans les différentes régions», a-t-il expliqué aux journalistes.
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Le disponible fourrager de la campagne 2021-2022 est estimé à 20.970.144 tonnes de matières sèches pour un besoin d’environ 19.000.000 tonnes. Toutefois, malgré cet équilibre au plan national, 15 provinces restent déficitaires.
Face à ces difficultés, les récents chiffres indiquent que 2.306.447 personnes ont eu besoin d'assistance alimentaire immédiate entre mars et mai 2022. Cette situation, selon les conférenciers, pourrait se dégrader sur la période de juin à août 2022, pour toucher plus de 3 millions d’individus dont des enfants.
«En matière de production animale, 8.000 tonnes d’aliments de bétail et 2.400 tonnes d’aliments de volaille seront mis à la disposition des producteurs. Environ 10.250 vaches seront inséminées, 2.000 biodigesteurs seront réalisés au profit des producteurs», a ajouté le président du comité technique du Conseil national de sécurité alimentaire.
Sur le plan pastoral, la crise sécuritaire a contraint de nombreuses personnes à se déplacer. 100.000 tonnes de céréales ont été vendues auprès de ces populations à des prix subventionnés à travers 400 points répartis sur le territoire. Plusieurs autres actions ont été engagées par l’Etat et ses partenaires, notamment à travers le financement du plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables.